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Le magazine électronique de l'E.P.I.
Association "Enseignement Public et Informatique"
http://www.epi.asso.fr - Mèl : courrier@epi.asso.fr

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Numéro 31 - 1er Juin 2000 - 2ème année

Première partie

Seconde partie

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SOMMAIRE

Édito
Actualités
Pédagogie
Bibliographie
Portrait

Les bonnes adresses de l'EPI

Pédagogie Primaire Langues anciennes
Français Histoire Géographie
E.C.J.S. S.E.S. Langues
Mathématiques Physique-Chimie S.V.T.
Informatique Technologie S.T.T.
Documentation


L'association Enseignement Public et Informatique

 
 

  

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ÉDITO

Faut-il avoir peur de l'enseignement à distance ?

François Jarraud

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Le marché mondial de l'éducation de Vancouver a largement sollicité l'intérêt des médias. Tous ont relevé le foisonnement des initiatives dans le domaine de l'enseignement à distance (E.A.D.) Ainsi Le Monde Diplomatique rappelle le "lourd passé de l'enseignement à distance" pour prédire des catastrophes aux universités qui se laisseraient tenter par l'E.A.D. Multimédium décline le vocabulaire des nouveaux "cybercampus". La perspective d'un accès universel et direct à la culture grâce aux outils de communication d'Internet suscite crainte et fascination. L'E.A.D. remet-elle en question l'école ?

Cela amène à s'interroger sur les publics de l'E.A.D. Certes ces services seront accessibles au public habituel des établissements scolaires. Mais l'E.A.D. s'adresse également à des publics spécifiques. On pense d'abord, à l'image des formations par correspondance, aux malades, aux étudiants suivant des formations rares ou aux personnes éloignées des centres classiques de formation. L'intérêt de l'E.A.D. réside aussi dans sa capacité à proposer une alternative aux élèves, de plus en plus nombreux, fatigués du système scolaire, ceux qu'on appelle outre-Atlantique "les décrocheurs". D'une certaine façon, l'E.A.D. peut faire partie d'une stratégie de rescolarisation des élèves absentéistes en misant sur son caractère tutoral et novateur.

Cela suppose la mise au point de nouvelles méthodes d'enseignement. On ne saurait s'en tenir au téléchargement de matériaux traditionnels. D'où la question de la part du relationnel dans l'E.A.D. Peut-on vraiment se passer de contacts directs entre tuteur et élève ? Faut-il reconstituer électroniquement le groupe-classe ? L'école à distance, comme la "vraie" école, ne peut oublier qu'elle est aussi un lieu de socialisation.

Mais les médias se sont peu attardés sur ces aspects pédagogiques de l'E.A.D. Ils se sont sentis plus concernés par les facettes économiques. C'est qu'en effet l'E.A.D. pourrait mettre en concurrence les systèmes éducatifs avec les firmes privées dans la définition des nouveaux enseignements. Il pourrait également "dénationaliser" les enseignements fondamentaux tant Internet est un outil universel.

Dernière question qui ne tardera pas à être soulevée : et nous, simples profs, quelle conduite devons nous avoir devant l'E.A.D. ? Le développement rapide de la technologie WAP, qui apporte internet sur les téléphones portables de nos élèves, ne nous laisse aucun doute. A faible échéance, nos élèves aurons accès aux services éducatifs sur Internet depuis la cours de récréation, quand ce ne sera pas depuis la salle de classe directement ! Devrons-nous faire semblant de ne rien voir ? Pourrons-nous nous contenter d'interdire ? Saurons nous nous appuyer sur ces nouveaux supports pédagogiques ?

Autant de questions, autant d'accélérations pour une école en mutation.
http://www.monde-diplomatique.fr/2000/04/NOBLE/13691.html
http://www.mmedium.com/cgi-bin/nouvelles.cgi?Id=3709
http://www.mmedium.com/cgi-bin/nouvelles.cgi?Id=3697
http://www.crdp-poitiers.cndp.fr/manifestations/PNF/pnf2000/jfcerisier.htm
http://www.crdp-poitiers.cndp.fr/manifestations/PNF/pnf2000/s_candor.htm

  

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ACTUALITÉS

François Jarraud

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- Concours
Le B.O. spécial n°4 du 18 mai publie les programmes des concours externes et internes de l'agrégation, du CAPES, du CAPEPS, de COP et de CPE. Le B.O. n°20 rend compte des modifications apportées au CAPES d'anglais dès la session 2000 et aux autres CAPES de langues vivantes en 2001. Une nouvelle page sur le site ministériel fait connaître le nombre de postes de professeurs des écoles mis au concours 2000. Dans un communiqué de presse du 18 mai, le ministre fait part du recrutement, dès 2000, de 300 PLP et de 350 certifiés et CPE supplémentaires pour accompagner la mise en place des réformes du lycée et des LP. La documentation, les lettres, l'anglais, l'espagnol, l'histoire-géographie, les maths sont parmi les matières qui bénéficieront de ce recrutement privilégié.
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/special4/som.htm
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/20/perso.htm
http://www.education.gouv.fr/siac/siac1/poste.htm
http://www.education.gouv.fr/discours/2000/recrut.htm

- Violence
Le Plan anti-violence est présenté sur une nouvelle page du serveur ministériel. Un numéro azur est ouvert au 08 01 55 55 00.
http://www.education.gouv.fr/syst/pav/defaultb.htm

- I.G.
Le dernier rapport de l'Inspection générale sur "la gestion des ressources humaines : la dimension qualitative de la gestion des personnels" est en ligne.
http://www.education.gouv.fr/syst/igaen/rapports/rapportsb.htm

- Université virtuelle
14 universités anglophones et 8 francophones construisent une université virtuelle. Les cours sont diffusés par internet en français et anglais. Ils concernent pour le moment la bureautique, le commerce, les langues, la santé, la biologie et la chimie.
http://www.uva.org/french/

- Sanctions
Le B.O. n°20 publie une liste de lycéens ou d'étudiants sanctionnés par les universités ou le CNESER. Cette liste a un effet dissuasif contre les fraudeurs.
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/20/sup.htm

- Démission de Philippe Meirieu
Philippe Meirieu est l'auteur d'ouvrages pédagogiques que nous avons tous lu et qui nous ont été bien utiles. C. Allègre l'avait nommé directeur de l'INRP. Dans un article publié par Le Monde le 12 mai 2000, Philippe Meirieu faisait part de son indignation devant le dernier livre d'Alain Finkielkraut où son courant pédagogique, selon lui, est dénoncé comme génocidaire. Alain Finkielkraut lui répond dans Le Monde du 19 mai où, dénonçant l'utilisation des nouvelles technologies dans l'enseignement ("l'idolâtrie des consoles"), il évoque "les gardes rouges de la cuculture". Tout cela se situerait entre le dérisoire, l'excessif et le scandaleux si, le 26 mai, dans un article de Libération, P. Meirieu n'annonçait sa démission de l'INRP estimant que "sa tutelle lui tire dans le dos". Une pétition de soutien circule.
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/20000526venp.html
http://www.unige.ch/fapse/SSE/groups/life/Actuel/Appel.htm

- Satanette
Le vendredi 26 mai, Libération découvre que les entreprises peuvent avoir intérêt à équiper leurs salariés d'accès internet et d'ordinateurs.
"Moi c'est bien simple je n'ai plus de vie privée" se plaint un malheureux consultant de la Silicon Valley. Le 29 mai, une chronique de RTL accuse : "de plus en plus d'élèves copient leurs devoirs sur Internet". Mais, apparemment, tout cela va encore mieux en l'écrivant sur Internet...
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/20000526venzd.html
http://www.rtl.fr/rtl/asp/developpement-old.asp?liste=21582&img_fond=t_essen

- Tableau de bord
Le ministère de l'industrie publie la 3ème édition de son "Tableau de bord de l'innovation" mis à jour en avril 2000. Ce très riche document donne des données à jour sur les créations d'entreprise dans les secteurs innovants, les investissements, les brevets, l'évolution d'internet et de l'informatique en France.
http://www.industrie.gouv.fr/observat/innov/tbi2/so_tbi0.htm

- Internet gratuit
Oreka offre 18 heures mensuelles de connexion à Internet totalement gratuites (accès à Internet et communication téléphonique). L'entreprise se rémunère par la publicité.
http://www.oreka.fr

- Vancouver
Du 24 au 27 mai s'est tenu le premier "marché mondial de l'éducation". Il a réuni les principaux acteurs mondiaux de la formation : institutionnels (le ministère de l'éducation nationale par exemple), éditeurs, start-ups. L'occasion de découvrir de nouveaux supports éducatifs, d'en acheter les droits, de concevoir de nouveaux services.
http://www.wemex.com
http://www.mmedium.com/cgi-bin/nouvelles.cgi?Id=3697
http://www.mmedium.com/cgi-bin/nouvelles.cgi?Id=3709

- EPI.Net
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- Air frais
"Je n'aimerais pas avoir l'air conditionné. Certaines personnes ont l'air conditionnées". Le site "grosse fatigue" propose encore bien d'autres réflexions à ses lecteurs. Découvrez la malice, la tendresse, les états d'âme d'un internaute aux ambitions mystérieuses. Un autre appel d'air est insufflé par "Zipiz", un magazine électronique qui rend compte des idioties d'internet. Avec Zipiz vous serez parfaitement informé des sites les plus ridicules sur internet ou des déclarations les plus creuses sur "le réseau des réseaux".
http://grosse.fatigue.free.fr
http://www.zipiz.com

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Vous utilisez les TICE en classe :

faites-nous part de votre expérience par un article court (2 à 3 pages), original, en mode texte ou en RTF, décrivant votre démarche.

Vous en ferez bénéficier les milliers de lecteurs d'EPI.Net !

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- Contestataires
Les opposants à la réforme des lycées sont toujours actifs sur internet.
http://www.citeweb.net/sauv
http://www.multimania.com/sauvezlesmaths

- Virus
La quinzaine a été riche en alertes virales. D'abord avec "New Love", une variante du virus "I love you", qui se présente sous la forme d'un fichier attaché au nom aléatoire se terminant avec l'extension .VBS.
Ce nouveau virus attaque les fichiers systèmes de l'ordinateur. Par conséquent n'ouvrez pas de fichiers avec une extension .vbs ! Un autre virus est apparu le 26 mai. Appelé "W97M.Melissa.BG" il s'agit d'une macro Word 97 qui efface les fichiers système de l'ordinateur. Il arrive dans un message ayant comme sujet "Resume - Janet Simons" et se transmet dans le fichier attaché "resume1.doc" ou "explorer.doc" ou "normal.dot". Ces deux virus utilisent Outlook pour se reproduire. Microsoft met en ligne un correctif visant à lutter contre la propagation de ces virus.
http://www.symantec.com/avcenter/venc/data/vbs_loveletter.a.html
http://www.symantec.com/avcenter/venc/data/w97m.melissa.bg.html
http://www.microsoft.com/france/outlook/info/info.asp?mar=/france/ outlook/info/iloveyou.html

  

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PÉDAGOGIE

Écriture interactive en classe de seconde

Anne Bouvier et Annie Thomas

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"Dans ce couloir étroit, obscur, seul le bruit sourd des pas résonnait sur les pavés inégaux du souterrain qui reliait secrètement l'église de Rennes-le-Château à la tour Magdala. La faible lueur des torches accrochées aux murs laissait apparaître une silhouette, celle d'une femme". Ainsi commence une nouvelle qui est le fruit d'un travail qui a mobilisé deux classes : la seconde 11 du lycée Louis Aragon de Givors (69) et la seconde 4 du lycée Arcisse de Caumont de Bayeux (14).
Nous voudrions ici présenter le travail que nous avons mené avec ces deux classes afin d'expliquer comment et dans quel cadre ce travail a vu le jour. Tout le travail a été conduit via Internet, par e-mail.

Le jeu-parti sur Internet

Ce projet a été mené en trois phases. Tout d'abord, une correspondance par e-mail a été mise en place afin de permettre aux élèves de se familiariser avec l'ordinateur et l'utilisation d'Internet. Cette correspondance a permis aux élèves de se découvrir avant que les autres projets ne prennent la relève. Elle en constituait la base, car en plus d'être un outil de documentation et une formidable base de données, Internet ouvre la voie à de nouvelles modalités de communication et il nous semblait important que nos élèves y soient sensibilisés. La correspondance, si elle a été initiée en classe, s'est poursuivie en dehors des heures de cours, à l'initiative des élèves. Un travail sur l'argumentation a pris la relève. L'idée de départ était de travailler sur le modèle d'un très ancien genre médiéval, le jeu-parti, genre aujourd'hui oublié mais qui correspond tout à fait à ce qu'on demande aux élèves. Voici ce qu'en dit Pierre Bec dans L'anthologie des troubadours (Paris, UGE, 10/18, collection "bibliothèque médiévale", p.43) : "Alors que dans la tenson, le débat se développe librement, dans le partimen ou joc-partit (le jeu-parti des trouvères), c'est le questionneur lui-même qui pose à son interlocuteur le choix entre les deux hypothèses, se réservant automatiquement de défendre le parti adverse. [...] Un jugement est la conclusion naturelle de la discussion et ce sont les partenaires eux-mêmes qui désignent leurs arbitres, généralement le maître ou la maîtresse de maison."

Nous avons décidé de régénérer le genre en faisant argumenter nos élèves sur des thèses adverses afin de leur faire davantage comprendre le fonctionnement du texte argumentatif, en misant sur l'aspect ludique d'Internet ainsi que sur l'émulation créée par le travail à plusieurs pour les motiver, le travail sur l'argumentation étant souvent ressenti par les élèves comme assez ingrat. Les élèves ont mis au point des éloges de la vitesse, de la lenteur et de la paresse et ont échangé leurs productions respectives, mais nous n'avons finalement pas procédé à un jugement final afin que l'émulation ne se transforme pas en concurrence forcenée.

Le trésor de Rennes-le-Chateau

Cette nouvelle est l'aboutissement du troisième volet de notre travail commun. Nous avons proposé à nos élèves de travailler sur l'énigme de Rennes-le-Château, énigme qui n'a pas encore été résolue à ce jour et qui est assez stimulante en ce qu'elle prête le flanc à un certain nombre d'hypothèses qui suscitent toutes l'imagination et le rêve. Voici en quelques mots les faits : à la fin du siècle dernier, un abbé, l'abbé Saunières, officiait à Rennes-le-Château, commune située à environ trente kilomètres de Carcassonne. Il y menait un train de vie bien au-dessus de ce que sa condition de prêtre aurait dû lui permettre : il a ainsi fait construire une villa des plus confortables dans le village, ainsi qu'une majestueuse tour, appelée la tour Magdala, financé de nombreux travaux de rénovation dans l'église de Rennes-le-Château sans que personne ne sache d'où lui venait cette manne financière. Le prêtre donna bientôt sa démission et l'Église commença à s'intéresser à cette curieuse affaire, d'autant que certaines rumeurs laissaient entendre que le prêtre avait des relations défendues avec une femme du village qui se trouvait être également sa servante. Des légendes circulent donc sur ce prêtre, d'après lesquelles il aurait trouvé le trésor des Cathares ou celui des Wisigoths, la pierre philosophale ou la véritable tombe du Christ... Le mystère demeure, d'autant plus troublant que le prêtre aurait laissé des parchemins codés. Sa tombe est ornée d'une épitaphe mystérieuse qui laisse entendre qu'il a trouvé un trésor. Un très ancien souterrain existe dans le village que l'on a redécouvert l'été dernier...
Tous les ressorts étaient donc en place pour qu'une intrigue policière puisse être construite par les élèves.

Ceux-ci se sont documentés grâce à Internet sur les faits relatifs à l'histoire de Rennes-le-Château puis ont écrit un canevas à partir duquel le travail d'écriture a pu être entamé. Les différents moments de ce canevas ont été séparés en scènes auxquelles les élèves ont donné corps par petits groupes de deux ou trois, ce qui signifie que ce furent parfois six scènes différentes qui furent écrites en même temps. A la fin de chaque séance, le travail étant conduit en module, les textes écrits étaient transmis à l'autre classe qui en poursuivait la rédaction avant de les renvoyer à l'autre classe. Les élèves avaient entière liberté de donner au passage qu'ils écrivaient l'inflexion qu'ils souhaitaient, de sorte que des phases de réajustement ont été organisées :
ce fut l'occasion pour les élèves de lire tout ce qui avait été écrit jusqu'alors ce qui leur permettait d'avoir une vision d'ensemble du travail fourni, mais aussi d'opérer les modifications nécessaires pour maintenir une cohérence globale. Les maladresses, les répétitions et les contradictions entre les différents passages ont ainsi été traquées et modifiées par les élèves pendant que d'autres élaboraient la fin du texte. Une ultime relecture fut ensuite conduite de part et d'autre et le titre du récit fut voté. Seule la mise en page finale a été faite par les enseignants, faute de temps, mais aussi parce qu'elle n'était pas susceptible d'apporter quoi que ce soit aux élèves.

L'écriture interactive

Cette expérience d'écriture interactive poursuivait plusieurs objectifs. Tout d'abord, il nous semblait important d'initier nos élèves à ce qu'on nomme aujourd'hui les nouvelles technologies de l'information et de la communication. N'est-ce pas le rôle de l'école que d'apprendre la maîtrise des outils dont nos élèves auront besoin dans le cadre de leur vie professionnelle future, et même, à plus court terme, dans celui de leurs études ? La classe de seconde n'étant sanctionnée par aucun examen final, il nous semblait que c'était le moment idéal pour introduire cet apprentissage.

En outre, celui-ci entre dans le cadre de ce que les programmes nomment la "maîtrise des langages" et revêt un caractère ludique appréciable qui permet de remotiver les élèves. C'est là le second objectif que nous visions toutes deux : que le travail sur ordinateur, en utilisant Internet permette de rompre avec la façon ordinaire de faire cours, dynamise nos élèves et soit un facteur d'intérêt pour la matière. Susciter l'intérêt des élèves, leur éveil, leur curiosité, leur donner les moyen de savoir, c'est le rôle de l'enseignant et ce fut aussi une autre manière d'écrire que nous avons introduite dans nos cours respectifs. Écrire avec un ordinateur, en utilisant les correcteurs d'orthographe, en confrontant sa production avec celle de ses camarades, non plus seulement au travers d'une note qui vient sanctionner, mais en lisant le travail des autres et en proposant son propre travail au yeux des autres. Et nous atteignons ici un autre des objectifs que nous poursuivions : susciter l'envie d'écrire. Il est indéniable que nos élèves se sont investis dans ce projet qu'ils se sont progressivement approprié.
Enfin, il nous apparaissait intéressant de faire travailler ensemble des élèves afin de susciter le goût du travail en commun voire un peu d'émulation.

Sans doute avons-nous dû faire face à un certain nombre de problèmes concrets qui font que nous avons parfois eu du mal à faire tout ce que nous aurions voulu faire. Reconnaissons que la correspondance entre nos classes respectives n'a pas pu être aussi développée qu'elle aurait pu l'être, parce que les élèves n'avaient pas aussi souvent accès aux ordinateurs que nous l'aurions souhaité. Mais il reste une expérience qui fut pour nous tous très enrichissante, comme en témoignent les élève de Givors ci-dessous, ainsi que ce texte que nous vous invitons à lire sur notre site.

Anne Bouvier & Annie Thomas

Ce qu'en pensent les élèves de Givors

En début d'année, un projet nous a été proposé par notre professeur de français, le but étant de correspondre avec une classe de seconde de Bayeux par le biais d'Internet. Nous avons d'abord été initiés à l'utilisation d'Internet, procédant par petits groupes et créant chacun son adresse e-mail.

Par la suite, une liste avec les noms de nos correspondants nous est parvenue, présentant personnellement chaque élève .A partir de cela, chacun a opté pour le lycéen qui lui "convenait", de manière à procéder à des échanges.

Plus tard, nous avons été conviés à visiter le site Internet intitulé "Rennes-le-Château". En nous inspirant des données de ce site, nous devions élaborer un canevas de roman policier. Donc la classe fut scindée en divers groupes ; et chacun a dû réaliser son scénario. Le meilleur fut sélectionné. Après cela, nous avons communiqué ce fameux canevas. Chacun d'entre nous a du donner le meilleur de soi même pour configurer ce projet qui nous a été très profitable.

Cela a demandé un travail en commun, une écoute attentive les uns auprès des autres afin d'exploiter les idées de toutes les personnes participantes.

Indubitablement, l'utilisation d'Internet y a joué pour beaucoup car de nos jours c'est l'un des moyens de communication le plus évolué et le plus employé en ce monde.

Pouvoir l'utiliser dans le contexte du lycée est très avantageux et cela nous ouvre différentes portes sur le futur. Quant à l'échange avec une autre classe d'une autre région, nous avons trouvé ceci original et agréable, et si cette opportunité se renouvelait nous recommencerions sans hésitation. De plus, ce travail nous a permis de sortir un peu de notre programme scolaire tout en travaillant et en s'enrichissant !

Pour conclure, nous pensons que communiquer avec d'autres personnes ne peut être que favorable et essentiel pour préparer le futur. De même pour la prépondérance d'Internet qui ,dans les jours à venir, intégrera une place importante dans la société. Mais malheureusement ce projet n'a pas été suffisamment approfondi par chacun de nous, sachant que nos échanges personnels n'ont pas toujours pas été suivis, pour cause : les horaires accordés n'étant pas toujours exploitables.

Pour nous ce fut une expérience formidable et que l'on souhaite à chacun de vivre !

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Contact : Anne Bouvier anne.bouvier@wanadoo.fr
Le texte de la nouvelle se trouvera sur le site du lycée Arcisse-de- Caumont à
http://www.etab.ac-caen.fr/caumont

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PÉDAGOGIE

Parcours diversifié en 5ème

Claire Tastet

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Ce parcours diversifié (ancêtre des travaux croisés) a été mené d'octobre 1998 à mai 1999 dans un collège de ZEP situé dans une zone urbaine sensible et faisant partie du site violence mis en en place par Ségolène Royal. L'établissement possède, de ce fait, un encadrement humain important, ainsi que des crédits qui favorisent et encouragent ce type d'action.

Ce projet, qui a concerné trois classes de cinquième, est né d'une triple constatation :
- de nombreux élèves du collège ont de grandes difficultés à gérer leur parole et leurs gestes. Ils n'ont pas toujours conscience que le geste est signifiant ; en outre, ils ont du mal à communiquer car ils s'adaptent mal aux différentes situations de communication qui s'offrent à eux.
- il s'avère nécessaire d'enseigner autrement pour un certain nombre d'élèves en rupture avec le modèle pédagogique. Le théâtre, en intégrant des élèves très difficiles ou particulièrement en échec scolaire, devait permettre de redonner le goût de l'effort dans une perspective à la fois ludique et finalisée.
- enfin, il s'agissait aussi d'apprendre, d'écouter, d'observer, d'écrire en vue d'une finalité concrète et "valorisante": la production d'un spectacle de fin d'année au mois de juin.

Objectifs et organisation

Quatre professeurs enseignant quatre matières différentes (Français, Arts Plastiques, Anglais et Éducation musicale) ont défini un programme d'enseignement qui répondait à des objectifs généraux et interdisciplinaires mais aussi à des objectifs plus spécifiques en conformité avec les programmes de la classe de cinquième.

Les objectifs généraux étaient les suivants :

1. Apprendre à gérer la parole en faisant comprendre aux élèves à travers de petites improvisations ou des jeux théâtraux simples (mimes) que la communication est une pratique sociale qui obéït à des codes intégrés par tout citoyen.

2. Maîtriser ses gestes et son corps : le geste est une communication parallèle à la parole qui donne un surplus de sens. L'apprenti-comédien, parce qu'il expose son corps et sa parole aux regards des autres, prend très vite conscience que tout mouvement donne à interprétation. A ce titre, le rire et les moqueries de ceux qui regardent sont formateurs même s'ils créent des situations parfois très difficiles à gérer au sein d'une classe.

3. Susciter un investissement personnel en passant d'une réflexion théorique à une réalisation pratique.

4. Apprendre à travailler en équipe : très vite, les élèves se sont répartis les rôles en fonction de leur sensibilité (acteurs, metteurs en scènes et assistants, décorateurs, contributions plus scolaires sur l'histoire du théâtre).

Pour ce qui est des objectifs disciplinaires, je parlerai brièvement des Arts Plastiques, de l'Anglais et de l'Éducation musicale, avant de m'étendre plus longuement sur les objectifs de Français , "ma matière". En Arts Plastiques, l'étude du décor trouvait tout naturellement sa place : il s'agissait d'aller de l'étude théorique à la fabrication pratique. De même, l'étude de la musique au théâtre et de ses effets de sens devait mener à l'écriture d'un accompagnement musical pour le spectacle de fin d'année, joué sur des darboukas fabriquées par les élèves. Enfin, le professeur d'anglais proposait une initiation à la civilisation américaine, par le truchement de quelques saynètes sur le thème des cow-boys et des Indiens.

En français, le programme regroupait des objectifs culturels, grammaticaux, lexicaux et méthodiques :
- notions grammaticales : la situation d'énonciation, les marques du dialogue, les registres de langue, l'enchaînement des répliques.
- notions lexicales : les verbes de perception, la tonalité, les verbes introducteurs.
- expression écrite : adapter un dialogue romanesque au théâtre, adapter un poème.
- notions culturelles : histoire du théâtre européen, valeurs esthétiques propres au théâtre.
- initiation à la mise en scène et au jeu théâtral : exercices de relaxation, diction, mimes, improvisations puis mise en scène d'une courte saynète (10 minutes maximum).

Quatre groupes de 15 élèves environ sont passés dans chaque atelier, à raison de six semaines et de deux heures hebdomadaires par atelier. Chaque groupe réalisait sa mise en scène, son décor et la musique qui devait accompagner le changement de décor entre chaque saynète.

La place des nouvelles technologies

Il est très difficile de mesurer les apports de ce parcours.
Très vite, des difficultés ont surgi, dues à un manque d'expérience, début tâtonnant des parcours oblige... Ainsi, les élèves des trois classes concernées n'avaient pas eu la possibilité de choisir leur parcours : l'activité théâtrale leur était imposée, ce qui a engendré le refus de certains élèves. Nous avons été confrontés à des groupes d'élèves qui refusaient catégoriquement de jouer et que l'absence d'évaluation (défaut corrigé par les travaux croisés) confortait dans leur attitude. Que faire alors pour maintenir des groupes calmes à défaut d'être homogènes ? Il fallait trouver des modalités de participation pour ces élèves qui ne voulaient pas jouer ni participer à la mise en scène et qui menaçaient le groupe d'implosion : c'est là que l'initiation aux nouvelles technologies s'est avérée utile.

De fait, on a proposé à ces élèves de réaliser un travail plus scolaire sous forme d'exposés qui devaient donner lieu à une exposition au C.D.I de l'établissement. Autre problème : ces élèves étaient le plus souvent en échec scolaire. Comment dans ces circonstances, leurs proposer des travaux de recherches qui nécessitaient des capacités de repérage dans divers manuels ou encyclopédies, mais aussi des qualités de synthèse ? Les encyclopédies multimédia, disponibles au collège, ont à ce titre, favorisé et simplifié les démarches d'élèves peu autonomes. Sous la conduite d'une aide-éducatrice et de la documentaliste, les élèves ont cherché des renseignements sur Molière, la Commedia dell'arte, le théâtre de foire, etc. Au final, l'exposition était soignée et claire : elle donnait un bon panorama de l'histoire du théâtre du Moyen-Age à nos jours, se terminant même sur le programme de la Comédie-Française que les élèves étaient allés chercher sur le web !

Autre point négatif de ce parcours : la période de six semaines beaucoup trop rigide (souvent trop longue en arts plastiques, pas assez longue en français) a donné lieu à la réalisation de nouveaux groupes mettant d'un côté les acteurs et de l'autre les "passifs", ce que, justement, nous voulions éviter au profit d'un travail d'équipe : objectif manqué donc. Enfin, le spectacle final fut un échec cuisant : un réfectoire à la fois trop petit et résonnant, une mauvaise gestion d'un public surexcité (deux séances : l'une pour les sixièmes / quatrièmes ; l'autre pour les cinquièmes / troisièmes), bruit, hurlements et acteurs qui paniquaient, voire refusaient de jouer.

Malgré ces déboires, la sensibilisation à l'univers théâtral a été assez efficace pour un certain nombre d'élèves convaincus en quatrième que le théâtre est un art à part entière qui va bien au-delà du texte théâtral. En outre, conséquence plus inattendue, le spectacle de fin d'année, si pitoyable fut-il, a suscité des vocations chez des élèves de sixième. Une classe de cinquième, à option "théâtre", a ainsi été crée cette année en partenariat avec une compagnie théâtrale de l'Oise : c'est désormais un travail de fonds, efficace, qui motive élèves, comédien professionnel et professeurs ! Le parcours, lui, n'a pas été renouvelé.

Claire Tastet
claire.tastet@wanadoo.fr
Professeur agrégé de Lettres Modernes
Collège Henri-Baumont (Beauvais)

  

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BIBLIOGRAPHIE

Cédérom "Je classe les animaux"

M. Biton & Mme Paris

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Ce cédérom s'adresse aux élèves de l'école primaire ainsi qu'aux collégiens de 6ème.

Il propose la détermination de 168 animaux appartenant à 14 classes ou embranchements différents.

L'élève choisit un animal et essaie ensuite de le classer. Il apprend à repérer des critères de classement et à se situer dans une structure arborescente. Par des écrans successifs et fort agréables à l'oeil, guidé par des commentaires visuels ou sonores, l'élève progresse dans sa classification. Arrivé au terme de sa démarche, le logiciel résume le cheminement parcouru et propose une vérification du résultat avec gestion des erreurs.

Si la vérification est positive, l'élève découvre des animaux voisins, accède à une fiche d'identité de l'animal. Il peut l'imprimer. Le logiciel lui donne aussi la possibilité d'imprimer la photo des animaux ou d'écouter leurs cris.

Parmi les qualités de ce logiciel, on peut apprécier la présentation : mise en page alléchante, animations, images superbes. La bande son mérite aussi le détour. Tout cela rend le logiciel très attractif auprès des élèves.

Quant aux enseignants ils apprécieront d'avoir accès directement à l'ensemble des fiches techniques des animaux. Autant de documents imprimables pour illustrer un cours.

Cédérom "Je classe les animaux", Collection CD sciences, Jeulin. Fonctionne sur PC sous Windows 3.1 ou Windows 95/98.

  

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LE TOUR DE FRANCE
DES PRATIQUES PÉDAGOGIQUES

À Laon, Pierre-Olivier Toinon

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Les plateaux picards peuvent sembler monotones. Le site de P.-O. Toinon ne l'est pas ! Il a des couleurs, et l'enseignant s'y exprime avec franchise et une rare vigueur. Jugez-en.

- Pierre-Olivier où enseignez-vous ?

- J'ai maintenant quarante et un ans et je viens de passer le concours de professeur des écoles. Je suis instituteur spécialisé, c'est-à-dire que j'ai reçu une formation à l'École Normale de Laon, puis dans un centre de Reims pour passer le CAEI option Déficients Intellectuels (remplacé maintenant par le CAPSEIS). J'ai donc toujours exercé ou en collège en SES (maintenant SEGPA) avec des élèves de 12 à 17 ans, ou en Réseau d'Aide Spécialisé sur des écoles primaires et maternelles de Laon et des environs. (Pour des renseignements plus perso, j'ai mis en place un site à http://potoinon.free.fr où je parle de ma famille, de mes loisirs, de mon village.) Suite à un "dégraissage de mammouth", mon poste spécialisé qui avait été créé sur un secteur de la ville accueillant des enfants du voyage, a été supprimé. Finalement, j'ai profité de l'occasion pour reprendre un poste en classe dite habituelle, dans le niveau que je pense connaître le mieux, celui du CP où les enfants apprennent à lire, à écrire et à compter.

- Que trouve-t-on sur votre site ?

- Une présentation du travail réalisé en classe. Elle s'adresse d'abord aux élèves de la classe, c'est une façon pour moi de mettre en valeur leurs productions et leurs réalisations, un peu comme une exposition permanente. Cela s'adresse aussi aux parents, aux familles qui peuvent ainsi avoir une autre vision du travail de leurs enfants, aux élèves des autres classes, en particulier de la maternelle qui peuvent ainsi savoir ce qui les attend. Il y a peu de familles qui ont la possibilité de se connecter à la maison, environ 25 % de la classe quand même, mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire ! Je leur ai proposé de venir en classe pour voir. Ce travail s'adresse aussi à tout ceux qui sont un peu curieux de savoir ce qui se passe dans une classe de CP : parents qui s'interrogent, collègues qui veulent partager leur expérience ou découvrir celle des autres, gens de tous poils curieux de la façon dont les enfants apprennent à lire ou à écrire, inspecteurs de l'éducation nationale ou pourquoi pas, président de la République !!!

Les enfants quant à eux apprennent à allumer un micro, à chercher le programme dont ils ont besoin (traitement de texte ou jeu) ils apprennent à manipuler la souris, à utiliser des icônes, à enregistrer leur travail, à le modifier, à taper un texte en faisant la correspondance entre les deux écritures (scripte et liée), à surfer sur Internet grâce aux liens hypertextes, à consulter le courrier et à y répondre, etc. Il est évident que tout le monde ne fait pas la totalité des activités en même temps. Tout cela est fonction de l'intérêt que l'enfant porte aux TICE, aux temps dont on dispose, aux circonstances, aux besoins, etc. Il est difficile, même en le formalisant sur une feuille, de s'assurer que chacun ait fait tout au moins une fois !

- Ce gros travail supplémentaire vous apporte quoi ?

- Je le fais parce que cela m'apporte une grande satisfaction personnelle. J'aime le travail bien fait, les présentations propres et soignées et l'informatique est un outil précieux pour arriver à cela. Même pour les enfants, il est beaucoup plus facile de taper un texte sur ordinateur pour en faire une présentation que de l'écrire en grand à la main, sur un feuille. D'autre part, c'est un peu comme si j'avais une revanche à prendre, quelque chose à prouver à moi-même et aux autres. Quand je travaillais en Réseau d'Aide Spécialisée, il était fréquent d'entendre les collègues, des gens charmants au demeurant, faire des réflexions du type : "de toute façon, tu peux toujours dire ce que tu veux, tu n'as pas de conseils à donner puisque tu n'as pas de classe !" Le propre du travail en R.A.S, c'est justement de ne pas être chargé de classe pour se consacrer aux enfants en difficultés, avoir une vision globale et une réflexion sur les problèmes de l'élève et sur les outils à mettre en place pour l'aider. Après avoir fait cela pendant près de 10 ans, je sentais qu'il me fallait prouver que ce que je disais est réalisable, auprès des collègues et un peu aussi auprès des instances académiques ! Je suis content, je crois que j'ai atteint mon objectif, puisqu'il y a eu à peu près 1000 visiteurs sur mon site http://cpbreuil.citeweb.net depuis environ six mois qu'il existe. Je n'en demandais pas plus !

- Vous avez rencontré des difficultés ?

- Tout d'abord, il faut connaître le système éducatif français pour bien percevoir ce que veut dire informatique dans les classes ! Comme l'a dit le représentant de la mairie lors du Conseil d'École : "nous n'avons pas de poste budgétaire pour y inscrire une ligne Internet à l'école." Intéressant, non ? Donc, il faut se débrouiller seul pour trouver des partenaires qui peuvent aider : des collègues, des associations, des entreprises qui se défont de leur vieux matériel, un ami assembleur. La routine pour un habitué de l'école (qui fonctionne beaucoup de cette façon !) et pour un bénévole associatif. Le seul problème, c'est qu'il ne s'agit pas d'une association, ni d'une "Start up", mais du ministère de l'éducation nationale ! Donc, il ne faut attendre en retour, ni remerciement de la hiérarchie, ni bonification indiciaire, ni rémunération supplémentaire. C'est juste pour le fun, pour le plaisir ! D'ailleurs, je n'ai pas l'esprit mercantile et je serais bien incapable de faire des sous sur ce projet, je n'ai rien à vendre.

Par contre, il faut acheter ! Et il faut des sous pour cela ! Alors chacun y va de son loto ou de sa kermesse ! Moi, j'ai choisi de fabriquer, avec les enfants et les parents volontaires, des bougies pour Noël, et j'ai organisé un petit loto à Pâques. Heureusement qu'il y a des fêtes religieuses pour aider l'école publique, laïque et obligatoire !!!

J'ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes, et de lancer mon projet Internet avant d'avoir le matos, histoire de faire avancer les choses plus vite, de les bousculer. J'ai mis le site en place, informé la municipalité et l'inspection académique qui m'a répondu très favorablement. Des projets avec des financements ont été montés, et l'IA a financé ce qu'elle avait dit. La mairie a réagi plus tard, et au mois de mai, la responsable des équipements scolaires est descendue en catastrophe dans la classe parce qu'elle venait d'apprendre que je demandais une ligne téléphonique avec accès à Internet. Quand elle a vu l'installation électrique dans la classe elle s'est affolée !!! Je vais donc pouvoir profiter, dès la rentrée de septembre 2000, de quinze prises de courant et d'une prise téléphone !

J'attends avec impatience les ordinateurs dans les écoles, mais je crois que ça va être plus long. Les prochains crédits TICE ont été réduits presque de moitié, je sens qu'il ne va pas falloir être trop pressé.

- Cela vous empêche-t-il de faire des projets ?

- Pour l'instant, je ne vois pas bien comment ce site va évoluer. J'aimerais qu'il puisse proposer un espace pour les instits débutants ou non qui voudraient se lancer dans l'apprentissage de la lecture sans livre, en utilisant le vécu de la classe, proposer éventuellement des banques d'images classées par sons, des fiches dont le cadre serait prêt, mais il est difficile de transposer sa propre organisation et sa façon de faire dans d'autres situations. Je ne voudrais pas qu'il n'y ait que des recettes miracles toutes prêtes. D'autres part, je ne sais pas si j'ai les compétences techniques et la disponibilité pour effectuer ce genre de travail. En attendant, je présenterai bientôt la classe découverte que nous avons faîte dans les Vosges.

P.O Toinon
cpbreuil@free.fr
http://cpbreuil.citeweb.net

(fin de la première partie)

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(10/06/00)