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EPI.NET

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Le magazine électronique de l'E.P.I.
Association "Enseignement Public et Informatique"
http://www.epi.asso.fr - Mèl : courrier@epi.asso.fr

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Numéro 30 - 15 mai 2000 - 2ème année

Première partie

Seconde partie

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SOMMAIRE

Édito
Actualités
Pédagogie
Bibliographie
Portrait
Nous y étions

Les bonnes adresses de l'EPI

Pédagogie Primaire Langues anciennes
Français Philosophie Histoire
Géographie E.C.J.S. S.E.S.
Langues Mathématiques Physique-Chimie
S.V.T. Informatique Technologie
S.T.T. Documentation


L'association Enseignement Public et Informatique

 
 

  

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ÉDITO
Quels moyens ?

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Le ministère vient de publier les résultats d'une enquête sur l'équipement des établissements du second degré en matériel informatique.

Elle montre une nette progression. Ainsi en 1994 il y avait un ordinateur pour 32 élèves au collège et un pour 12 élèves au lycée. Fin 1999, le taux est monté à 15 élèves en collège, 7 en lycée général, c'est-à-dire un quasi doublement. En ce qui concerne Internet, le taux d'accès a augmenté encore plus rapidement : 84% des collèges y accèdent (contre 58% en 1998), 95% des lycées généraux (contre 60%). Le doublement s'est fait en une seule année !

Ces progrès sont remarquables. Mais ils ne doivent pas faire oublier les carences. Ainsi, "un ordinateur pour 15 élèves" au collège, veut souvent dire que l'établissement ne dispose que d'une salle informatique équipée d'une vingtaine d'ordinateurs, ce qui n'est pas sans poser de difficultés d'accès. De fait l'ordinateur ne s'est pas banalisé dans les classes. C'est particulièrement vrai pour l'enseignement général : 240 ordinateurs seulement recensés dans les salles spécialisées d'histoire-géographie par exemple !

Le nombre de postes connectables en même temps à Internet est souvent insuffisant : 7 au collège, 9 en LP. On comprend que dans ces conditions il soit difficile d'entraîner ses élèves à la navigation. L'équipement des lycées est plus en rapport avec les exigences des TPE : 19 accès.

L'enquête révèle également de grandes inégalités régionales dans les dotations au gré des conseils généraux et régionaux.

Mais le point le plus fragile dans les établissements reste les ressources humaines. Presque tous les établissements ont désigné une personne-ressource. Mais souvent celle-ci ne bénéficie d'aucune rémunération. C'est le cas dans la moitié des collèges et un lycée sur trois. Cela rend plus difficile la maintenance d'un parc informatique souvent hétérogène et plus aléatoire la formation et l'enthousiasme des enseignants envers les TICE.
http://www.educnet.education.fr/equip/etic.htm

  

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ACTUALITÉS

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- PPCP en LP
Le ministre ouvre une concertation sur la mise en place du projet pluridisciplinaire à caractère professionnel (PPCP). Le PPCP sera proche des T.P.E. des lycées généraux. Une circulaire précisera prochainement ses objectifs et sa mise en oeuvre.
http://www.education.gouv.fr/discours/2000/ppcp.htm

- Formulaires
La page "formulaires" du ministère vient d'être mise à jour. Elle propose des documents d'affectation pour les personnels enseignants (affectation à l'étranger, enseignant en EPS relevant du ministère de l'agriculture, écoles européennes). Les familles y trouveront des demandes de bourse et d'inscription en premier cycle universitaire.
http://www.education.gouv.fr/prat/formul/defaultb.htm

- Orientation
Le site ministériel présente le dispositif, les outils informatiques et les sites internet facilitant l'orientation.
http://www.education.gouv.fr/orient/defaultb.htm

- Stats
Le vademecum statistique du ministère de l'éducation est en ligne : 146 tableaux qui présentent le système éducatif et ses évolutions depuis 1980.
http://www.education.gouv.fr/dpd/vade/vade2.html

- Onlineformapro
Onlineformapro est un portail francophone de la formation professionnelle en ligne. Il propose de nombreuses formations professionnelles gratuites dans les champs de la bureautique, la PAO, la DAO. Un site appelé à un développement rapide.
http://www.onlineformapro.com/index1.htm

- Forum mondial sur l'éducation
Organisé par l'Unesco, le Forum mondial sur l'éducation s'est tenu à Dakar du 26 au 28 avril. Il a réuni des délégués de 181 pays qui se sont engagés à apporter une éducation de base pour tous, particulièrement les filles, d'ici 2015. Ce projet est soutenu financièrement par les États-Unis.
http://www2.unesco.org/wef/fr_index.htm

- Ulysse
Ulysse se veut "une passerelle francophone vers les arts, les lettres et les sciences". Le site, réalisé par le Club des poètes, propose des liens pour plus de 300 créateurs du monde francophone. Une entrée dans le monde de la francophonie à ne pas négliger.
http://www.babel.fr/ulysse

- Enquête
Une étude lancée par l'Irege (Université de Savoie) et la Centrale de cas des IUT, observe l'utilisation des nouvelles technologies chez les étudiants et les enseignants. Vous pouvez y participer et observer les résultats.
http://www.pumma.univ-savoie.fr/Pumma/mosca/NT/default.htm

- Commerce électronique
Le 4 mai, le Parlement européen a adopté la directive sur le commerce électronique, première étape vers l'adoption d'un texte législatif . Le commerce électronique connaît un rapide essor en Europe. Il représente actuellement 17 milliards d'euros et devrait atteindre 340 milliards en 2003. La directive autorise les états à imposer des restrictions à l'accès à internet si celles-ci sont nécessaires au regard de l'ordre public et en particulier pour protéger les mineurs ou les consommateurs, lutter contre les discriminations raciales ou sexuelles. Elle exige que la publicité commerciale par mél soit toujours identifiable et recommande l'élaboration de codes de conduite au niveau européen.
http://europa.eu.int/comm/internal_market/fr/media/eleccomm/2k-442.htm

- Criminalité
Le Conseil de l'Europe a rendu public un projet de convention sur la criminalité dans le cyberspace. Il prévoit que le piratage informatique tombera sous le coup du droit pénal des états européens, tout comme la fraude et la falsification informatiques. Il interdit la pornographie enfantine sur internet et la reproduction d'oeuvres protégées par le droit de la propriété intellectuelle. Un réseau de correspondants permettra de suivre les enquêtes internationales 7 jours sur 7. Le Canada, les États-Unis, le Japon participent à la rédaction de cette convention.
http://conventions.coe.int/treaty/fr/projets/cybercrime.htm

- EPI.Net

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http://www.freediskspace.com/Index.asp

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Vous utilisez les TICE en classe :
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- Citations
Plus de 30 000 citations pieusement archivées et en permanence à la disposition des élèves et des auteurs en manque d'inspiration.
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PÉDAGOGIE

Un intranet à l'école primaire

Jacques Delmas

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Un Intranet à l'école primaire du Lycée Français Jules Supervielle de Montevideo.

1. Un environnement particulier

Pour comprendre la naissance de notre intranet pédagogique, on ne peut faire l'économie d'un bref retour en arrière. Notre Lycée travaille sur trois sites et l'Intranet concerne donc un seul de ces trois centres : l'annexe Carrasco. En 1996, nous disposions seulement d'une petite salle informatique avec quelques postes en réseau. Les enfants avaient dans leur emploi du temps un créneau de 30 minutes hebdomadaires pendant lesquelles, sous la direction de l'enseignant d'informatique, ils utilisaient différents programmes. C'est dans ce cadre matériel qu'avec ma classe de CM 2, nous avons commencé à éditer un journal scolaire : Chismecitos.

En 1997, la situation n'était plus vraiment satisfaisante : le besoin d'un outil informatique dans la classe se faisait cruellement sentir, la publication du journal demandant un travail quasi-quotidien. J'ai donc fait l'acquisition d'un vieux 386 pour 200 US$ et je l'ai installé au fond de la salle. Le résultat ne s'est pas fait attendre et Chismecitos a gagné en qualité et régularité. En cours d'année, j'ai décidé de doubler la parution papier d'une version internet. Les enfants travaillant avec MS Publisher, il était facile ensuite de transformer ces pages en html et de créer un site (il existe toujours à l'adresse suivante : http://www.geocities.com/EnchantedForest/5692.
Le bon accueil réservé à ces pages et le nombre de courriers reçus dessinaient clairement le futur...

En 1998, une restructuration du Lycée a fait disparaître un des trois centres et a donc augmenté le nombre d'élèves fréquentant l'annexe Carrasco : des travaux sont réalisés, la salle d'informatique repensée. Je décide de changer d'optique et dans un souci fédérateur de créer le site de l'école primaire : http://www.internet.com.uy/carrasco.
En fin d'année, devant l'énergie déployée par les élèves et l'accueil très favorable des parents, un changement de cap radical est effectué : pas question de supprimer la demi-heure d'informatique hebdomadaire, mais nécessité d'intégrer l'outil dans la pratique quotidienne de la classe.

En 1999, nous équipons, à titre expérimental, trois CM2 et un CM1 dont les enseignants maîtrisent correctement l'outil informatique : des ordinateurs P333 (suite Office 97 pré-installée), une imprimante et un scanner, tous reliés en poste à poste avec les trois PC de bibliothèque, la salle d'informatique et la salle de techno (qui dispose d'une télé de 29 pouces et d'un convertisseur pour afficher l'écran du PC dans de meilleures conditions) sont installés dans les classes. Nous récupérons donc par la même occasion l'accès à l'Internet par modem partagé. Tout cela tourne (et ma foi fort bien) sous W95 et W98. Nous partageons les ressources informatiques rapidement, mais la recherche des documents élèves et des documents professeurs est compliquée. Peu d'enseignants savent naviguer dans le réseau pour aller chercher le fichier voulu. Des élèves plus débrouillards sèment parfois la zizanie dans les disques. Le système n'est pas viable pour la diffusion. Je décide alors l'installation de Personal Web Server sur la machine de la classe et la création d'un site Intranet accessible depuis tous les postes (http://intranet). Ce site devra répertorier tous les travaux d'élèves hébergés sur le serveur (documents d'Office en général) ainsi que tous les documents professeurs, en accès réservé (exercices, séquences, tableaux d'évaluation). Une base de connaissances (un forum FrontPage 98 modifié) est créée, un formulaire de publication de séquences pédagogiques également. Deux moteurs de recherche (extensions FrontPage) permettent de trouver les documents souhaités. Les fichiers sonores et vidéos (enregistrés avec une webcam) sont encodés avec Real puis diffusés en streaming. Une page guidée d'accès à l'Internet est présente. Nous avons donc un outil amélioré pour la diffusion et la communication.

En 2000, cinq nouvelles classes sont équipées (AMD 450, 8,4 Giga de DD et 64 Mega de Ram) et un nouveau défi : la formation des maîtres qui fera l'objet de deux journées intensives le 23 et 24 mai 2000. D'un point de vue technique, nous installons un courrier électronique interclasse utilisant Microsoft Mail Services avec un des PC qui fait office de bureau de poste. L'aspiration de sites et la consultation hors-ligne ont demandé l'installation d'un second serveur (http://aspi !) sur une autre machine afin de soulager le PC qui héberge les pages Intranet. S'il nous reste du temps et de l'énergie, nous pourrons tenter également Netmeeting entre les classes...

Enfin pour 2001, nous changerons totalement de décor puisqu'un nouvel établissement verra le jour, câblé par fibre optique. Nous garderons notre réseau poste à poste mais nous ne devrions plus souffrir d'une longueur de câble tendant à dépasser le raisonnable. Nous tenterons également de développer des pages .asp dans le but d'éditer les bulletins d'évaluation via l'Intranet.

2. Et la classe ?

Lors de correspondances avec des collègues au sujet des Intranets, on parle souvent de configuration machine, d'installation réseau, etc... Ce discours, sans doute nécessaire au début, s'arrête souvent là, faute de laboratoire, faute d'écoles équipées, faute d'exemples d'actions pédagogiques concrètes dans le cadre d'un tel réseau relativement coûteux.

Ce qui pose vraiment problème, c'est l'intégration réelle de l'outil dans nos pratiques, intégration qui suppose une réflexion poussée et un bouleversement parfois mal vécu des habitudes de classe si l'on veut suivre des objectifs précisément définis. Je donnerai un exemple : dans la classe, nous ne disposons que d'un ordinateur. Nous sommes donc passés par les stades obligés d'une adaptation à un nouvel environnement technique : la machine est restée sous-utilisée un certain temps, la machine a profité ensuite à ceux (les bons...) qui travaillaient le plus vite (elle remplaçait le bon vieux "Si tu as fini, tu peux prendre un livre...") et la machine a été enfin utilisée anarchiquement parce qu'on voulait à tout prix arriver au bout d'un projet mal géré (on restait pendant la récré... et le bon air alors ?).

Il y avait là manifestement un dysfonctionnement certain : il nous fallait maintenant utiliser l'ordinateur suivant un plan précis, objectivé, avec une organisation de classe particulière. La réponse trouvée n'est guère originale, mais a le mérite d'avoir été testée trois mois et d'avoir atteint une partie des buts fixés initialement. Durant la classe, excepté pendant les heures de mathématiques, d'EPS, d'Arts plastiques et la dictée (nos élèves étant en très grande majorité hispanophones, il m'a semblé judicieux de ne poursuivre au début qu'un objectif général d'amélioration de la langue française, nous développerons la partie mathématiques ensuite, en commençant certainement par l'utilisation du tableur au cycle 3), les élèves tour à tour "quittent" la classe pour s'isoler vers la machine, la découvrir, utiliser l'Intranet et commencer le travail. Vu le nombre d'élèves (18), ce scénario se répète deux fois quinze minutes par semaine pour chaque enfant.

Je dois avouer que voir un élève se lever en pleine leçon de grammaire n'était pas facile à supporter au début. Pour éviter qu'un enfant peu débrouillé face à la machine reste en panne, j'ai instauré un droit d'invitation extrêmement strict (on ne peut inviter et être invité que deux fois dans un mois) afin que les novices s'appuient sur les experts, un tutorat choisi en quelque sorte. Le planning, assez complexe, est affiché sur la porte et vers l'ordinateur et il est intéressant d'observer son respect étonnant par les enfants ainsi que son rôle positif sur la construction du temps chez ces mêmes enfants.

Mais se contenter d'une telle organisation ne suffisait pas. Il me fallait trouver le moyen d'utiliser ce moment pour enclencher un véritable travail pédagogique s'appuyant sur trois axes : la recherche (interne : cédéroms / documents Intranet et externe : internet), la production (présentations PowerPoint, textes divers, dessins, photos, fichiers audios) et enfin une projection visant à inclure les informations et les connaissances recueillies dans un ensemble cohérent : un projet personnel ou un projet de classe.
Pour ce faire, chaque enfant dispose d'un cahier d'informatique où en fin de mois, il fait le bilan de ses actions liées à l'ordinateur. Organisé suivant trois colonnes (mes recherches, mes productions, mes projets), il m'aide à pratiquer une première évaluation. Parallèlement, j'impose un projet de classe tous les deux mois.

Fin 1999, durant la première expérience, le premier projet de classe fut la réalisation de questionnaires de lecture sur l'ouvrage que l'on étudiait , "Le conteur de Marrakech" de Tony Barton. Ces questionnaires utilisaient les liens entre diapositives de PowerPoint, ce qui permettait de les rendre interactifs. Bien sûr, les questions étaient inventées à partir du texte par chaque élève. Je dois signaler que grâce au tutorat (cela semble incroyable, mais c'est la stricte vérité), je n'eus pas à intervenir pour la technique : un des élèves connaissant le fonctionnement des liens fut invité, forma un ou deux amis qui transmirent à leur tour leur savoir-faire. Je me bornai donc à corriger l'orthographe.

Le second projet de classe fut la réalisation de présentations PowerPoint multimédias sur les guerres de 14-18 et de 39-45, incluant même des vidéos d'époque (les séquences et le matériel sont disponibles à la rubrique pédagogie de notre site http://www.internet.com.uy/carrasco). Le résultat dépassa toutes mes espérances, tant au niveau de l'implication des élèves qu'au niveau de l'organisation des informations et aux connaissances déclaratives acquises. Sans parler du français comme langue de communication.

Quant aux projets personnels, là aussi, aucune appréhension : les thèmes fleurirent et fournirent de bonnes occasions d'utiliser la langue : un dossier sur les baleines, un album animé de fiction, une présentation exhaustive de la famille (y compris le chien). Parfois même, on frisa le bonheur absolu : un des élèves eut l'idée de produire des leçons de maths et d'orthographe avec PowerPoint (un petit questionnaire d'évaluation était même associé) et un autre réalisa un didacticiel de 12 diapos pour utiliser les premiers rudiments du Q-basic qu'il avait installé sur la machine ! Si je mets en exergue ces aspects exceptionnels, c'est qu'ils ne sont pas vains puisqu'ils génèrent chez les autres participants un regain d'activité et d'intérêt, au moins pour ce que j'ai pu observer dans ma classe.

Enfin, après deux mois d'expérience , des comportements extrêmement intéressants virent le jour : pendant une séquence de grammaire, j'interpellai un enfant dont c'était la période d'ordinateur en lui demandant pourquoi il continuait malgré tout à suivre la classe. Il me répondit alors qu'il préférait passer son tour car il avait du mal à comprendre ce qu'on était en train d'étudier. Là aussi, je dois avouer avoir ressenti une sensation très agréable voyant ce petit bonhomme de dix ans en route vers la sagesse et l'organisation de son temps d'étude ! Bien sûr, cet acte sincère fut vite copié par d'autres élèves, peut-être plus soucieux de s'attirer mes faveurs que de progresser en grammaire, mais l'événement avait marqué positivement le groupe !

On comprendra vite que l'idée de diffusion de tout ce travail sur l'Intranet de l'école est extrêmement importante pour une majorité des élèves. Je citerai à ce sujet un dernier projet personnel de l'expérience de 1999 : une des élèves était "fan" de Britney Spears et réalisa avec une amie trois minutes de fichier audio sur la biographie de cette chanteuse, codé ensuite en Real et diffusé sur les pages de Radio-Intranet. Bien vite d'autres élèves, après avoir entendu le petit "programme" vinrent me demander s'ils pouvaient faire de même. Voilà encore une bonne occasion de pratiquer la langue à l'école dans des circonstances peu courantes, mais très motivantes.

D'aucuns pourraient se demander s'il n'est pas criminel de laisser un enfant quitter le cours quinze minutes ainsi. Je répondrai à cela deux choses : premièrement, même quand un élève est là, il peut être absent (!) et deuxièmement, il existe dans une classe des moments d'"inaction relative" qui peuvent être facilement mis à profit pour rattraper un éventuel manque. Reste toujours la possibilité pour l'enfant de passer son tour s'il sent que la notion lui échappe... En tout cas, la pratique de cette organisation de classe durant trois mois n'a pas provoqué de troubles majeurs, bien au contraire.

3. Formation et culture de groupe

Un Intranet, c'est pratique pour diffuser de l'information et en récupérer, encore faut-il qu'il reçoive de la visite ! On touche là le second point problématique du développement de ces technologies dans nos écoles. Lors de l'expérience de 1999, l'implication des classes dépendait étroitement du niveau de connaissances en TICE de son enseignant et de sa position face à l'utilisation de ces technologies.

Je crois sincèrement qu'un Intranet ne peut fonctionner à l'école qu'à partir du moment où il facilite le travail de l'enseignant (partage des ressources total et réduction du temps de préparation de classe). Pour atteindre ce but, il doit être bien conçu (plus facile à dire qu'à faire..), démocratique et on ne peut pas, dans l'état actuel du matériel et des applications disponibles, faire l'économie d'une formation du personnel. Ce sera l'objet d'un prochain article si EPI.Net nous y invite !

Jacques DELMAS
PE Maître-formateur en technologies et ressources éducatives.
jdelmas@internet.com.uy
INTR@EDU : http://intraedu.cjb.net (accompagne le développement de notre intranet. En construction tout au long de l'année 2000)

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PÉDAGOGIE

Linux à l'école

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Un nouveau venu dans notre école : le logiciel libre

Je suis instituteur à l'école élémentaire de Rencurel dans le Vercors. C'est une classe unique qui a été dédoublée pour cette année 1999-2000.
Depuis 1995, nous travaillons sur des réseaux de communications. Nous avons commencé avec les enfants sur le réseau télématique Marelle (à l'époque, c'était le 3614 Marelle). Ensuite, nous avons intégré les réseaux buissonniers du Vercors avec le logiciel Lotus Notes. Actuellement, tous ces réseaux ont migré vers l'internet. Nous utilisons la messagerie internet essentiellement, où nous retrouvons la liste Marelle, la liste Ecolones, le réseau buissonnier.

Depuis 1995, l'utilisation des ordinateurs dans la classe a été en progression constante. Avec une classe unique à plus de 20 élèves tout le temps, un seul ordinateur dans la classe s'est révélé insuffisant. Il a donc fallu commencer à récupérer de vieilles machines à droite à gauche pour développer l'outil de travail. Nous nous sommes donc retrouvés avec des PC et des Mac de tout âge (tant en matériel qu'en OS) avec un gros problème de compatibilité. Il est en effet difficile de gérer la construction d'un journal scolaire, par exemple, avec 4 ou 5 appareils, des fichiers dans chaque disque dur, et le regroupement de tout cela dans la machine la plus performante pour réaliser le produit final. On perdait des fichiers à chaque fois, cela prenait du temps, les disquettes n'étaient pas un support suffisamment fiable.

A cela est venu s'ajouter le problème du coût des différents logiciels utilisés. Au fil des ans, les versions logicielles évoluant, nous avons eu un budget de 1 000 à 2 000 F en coûts de licences pour une vingtaine d'élèves. Cela me paraissait exorbitant, et me semblait sans fin. Depuis cette année scolaire, nous avons opté pour les logiciels libres. Ils nous satisfont d'un point de vue philosophique et au niveau financier les licences sont gratuites pour la plupart. Finis les soucis de budget !

Nous avons donc pu mettre en place un réseau sous linux (Mandrake 6.1) avec un serveur flambant neuf et l'adaptation des divers PC486 comme terminaux. Pour un coût inférieur à 20 000 F, nous avons un réseau de 4 ordinateurs sous linux, capable d'utiliser les derniers logiciels disponibles sur le net. Ce qui est peut-être le plus intéressant, c'est que le hub peut faire tourner jusqu'à 8 appareils en réseau. Il me reste donc 4 places disponibles pour installer des PC486 qu'on peut récupérer gratuitement. Il suffit de leur installer une carte réseau (soit environ 150 F) pour les ajouter au réseau !

Quant à la difficulté d'installation et de gestion des ordis sous linux, cela s'est bien simplifié et pour moi qui suis loin d'être un informaticien chevronné, je m'en sors. J'ai trouvé une aide précieuse auprès du groupe d'utilisateurs linux de la région de Grenoble (la guilde linux http://www.guilde.asso.fr). L'ingénieur qui a installé le réseau (membre de la guilde) est revenu plusieurs fois gratuitement pour paramètrer des logiciels ou des matériels, lors de la Linux Party de la guilde à Grenoble. Dans ma classe de 13 CM, cette année, nous pouvons réaliser un journal scolaire en quelques heures, sur les 4 appareils du réseau dans le cadre d'activités différenciées. Nous n'avons plus de plantages du type "l'application a quitté inopinément le système, veuillez taper ctrl-alt-suppr..." et tout recommencer.

Ainsi nous utilisons quotidiennement Star Office 5.1 pour le traitement de texte et la création de pages web. En géométrie Dr. Géo est un outil précieux. Sur Internet, Netscape 4.7 nous sert à surfer avec Messenger pour le courrier.
Pour la retouche d'images, nous utilisons The Gimp et Kview pour la visualisation d'images.

Mes anciens fournisseurs de logiciels continuent leurs campagnes commerciales et viennent me relancer régulièrement. J'ai le plaisir de leur annoncer à chaque fois que je n'ai plus besoin de leurs (chers !) services. Sur le net, je trouve régulièrement des annonces pour de nouveaux didacticiels (gratuits et téléchargeables). Nous recevons beaucoup de pièces jointes au format doc qui sont convertis sous Linux sans problèmes.

Les enfants ayant déjà jonglé avec le "Finder" de Mac, "Mes documents" de windows, ils se sont adaptés sans difficultés au "home" de Linux. Il ne nous reste plus qu'un seul problème : celui des communications téléphoniques que FT continue à nous facturer à la seconde près, même si les tarifs ont baissé. A quand la gratuité pour ça aussi ?

Jean-Christophe Dye
jcdye@ac-grenoble.fr
École élémentaire, 38680 Rencurel

  

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BIBLIOGRAPHIE

Multimédiatiser l'école ?

Bruno Devauchelle

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Bruno Devauchelle est formateur au CEPEC de Lyon et titulaire d'un DEA en sciences de l'éducation.

Son ouvrage est le fruit d'une longue expérience d'enseignant et de nombreuses rencontres, formations et recherches. Il s'ordonne en trois parties.

Dans le premier chapitre, Bruno Devauchelle fait l'inventaire des questions résultant du développement des TICE dans la société : développement d'une nouvelle économie, d'une société plus précaire, de nouveaux savoirs. Pour lui, le système éducatif "ne promeut pas l'usage des technologies dans les faits, c'est-à-dire dans ses programmes et ses modes d'évaluation" (p. 27). Cependant, il montre comment les TICE sont porteuses d'une nouvelle culture et influent sur la psychologie des adolescents.

La seconde partie s'adresse très directement aux acteurs du système éducatif. L'auteur y explique comment développer "une utilisation raisonnée des technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement" (p. 51). Ce chapitre, très concret, s'adresse d'abord aux chefs d'établissement. Il leur explique comment évaluer le coût des équipements en les invitant à le répartir en trois tiers : un tiers consacré à l'achat du matériel, un tiers pour la maintenance et un tiers pour le fonctionnement. On sait ce qu'il en est dans la réalité de la plupart des établissements. Bien souvent c'est la faiblesse des crédits de maintenance qui font perdre l'investissement de départ. Ailleurs on peut voir du matériel dormir faute de pouvoir appuyer des projets d'utilisation. Aussi la recommandation de Bruno Devauchelle nous semble-t-elle de bon sens. L'auteur invite également les chefs d'établissement à mettre en place une stratégie de développement des TICE en citant quelques exemples. S'adressant ensuite aux enseignants, Bruno Devauchelle donne des exemples d'utilisation concrètes des TICE à l'aide de fiches pédagogiques. Il explique comment organiser et utiliser les salles d'informatique ou le CDI en fonction de leur équipement. Enfin, l'auteur a eu la curiosité, assez rare, d'observer les utilisations des TICE par les élèves et les familles.

Dans le troisième chapitre, l'auteur passe en revue les différents outils des TICE, des logiciels à internet. Il nous invite à réfléchir sur les conséquences pédagogiques de la mise en réseau. L'ouvrage se termine par une série de fiches de savoir-faire et une bibliographie qui seront bien utiles aux enseignants et aux formateurs.

D'autres ouvrages abordent le sujet du multimédia à l'école. Le livre de Bruno Devauchelle a des qualités particulières qui justifient ce compte-rendu. C'est d'abord un ouvrage très concret. Ainsi les deux premiers chapitres sont souvent présentés sous la forme de questions / réponses ou d'exposés / débats particulièrement clairs. Le lecteur peu au fait du sujet peut très facilement s'y repérer et accéder à une réflexion sur le monde du multimédia. Sans nul doute la longue expérience de formateur de Bruno Devauchelle s'y retrouve. Ainsi l'ouvrage constitue un guide que l'on peut recommander aux enseignants novices ainsi qu'aux chefs d'établissement qui se demandent comment faire entrer les nouvelles technologies chez eux. Pour un public plus avancé, l'ouvrage séduira par son aspect profondément raisonnable. Bruno Devauchelle sait recentrer les débats sur l'essentiel, la pédagogie, et nous évite les exposés flamboyants mais irréalistes d'autres ouvrages.

Ce livre constitue bien un guide efficace car "réaliste" capable de faciliter le cheminement plus ou moins douloureux du système éducatif sur le chemin de sa modernisation.

Bruno Devauchelle, Multimédiatiser l'école ?, 176 pages, Paris 1999,
Hachette Éducation

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BIBLIOGRAPHIE

Internet en classe de 3e

Daniel Salles, Bernadette Sauzée

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Daniel Salles est formateur en IUFM et professeur de français. Bernadette Sauzée enseigne la technologie. Tous deux ont conçu un petit ouvrage qui se fixe comme objectif de proposer des séquences pédagogiques collant aux réalités de la classe et des nouveaux programmes de troisième. L'ouvrage marie donc la technologie et le français. Il s'adresse à des enseignants simplement initiés à l'informatique et qui cherchent des pistes d'utilisation d'internet.

Un premier cheminement propose une découverte d'internet. Deux séances de français s'appuient sur des extraits d'ouvrages pour travailler un texte explicatif. Une troisième séance permet en technologie un apprentissage du web. En fin d'ouvrage, les auteurs proposent un exercice argumentatif.

Une seconde partie utilise internet comme source documentaire. Les élèves sont formés à utiliser Yahoo et Altavista pour trouver des informations en technologie ou réaliser un dossier en français.

Le dernier chapitre fait l'apprentissage de l'écrit sur internet par l'utilisation du courrier électronique, de listes de diffusion ou la création de pages web.

Ces activités sont décrites brièvement. Elles ne négligent pas les aspects pratiques : manipulation des logiciels, apprentissage des moteurs de recherche. Mais le livre s'appuie souvent sur des textes ce qui conviendra bien aux enseignants qui préférent une initiation livresque à internet plutôt que des découvertes par un voyage sur le réseau. D'autres enseignants pourront trouver certains exercices désuets. Disons que la démarche reflète la réalité de l'école d'aujourd'hui dans sa nécessité de faire le pont entre les outils de l'école traditionnelle et le réseau mondial.

Daniel Salles, Bernadette Sauzée, Internet en classe de 3ème,
Collection 1, 2, 3 séquences, CRDP de Grenoble, Éditions Delagrave,
125 pages, Paris, mars 2000.

  

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LE TOUR DE FRANCE
DES PRATIQUES PÉDAGOGIQUES

À Bourges, Christian Perrier

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Le nom de Christian Perrier, alias "Zeuxis", revient régulièrement dans notre rubrique consacrée au français, associé à des projets originaux et créatifs.

- Où enseignez-vous Christian Perrier ?

- Je suis professeur de français au lycée Marguerite de Navarre à Bourges. Je m'intéresse depuis de nombreuses années à ce qui se passe dans le domaine de l'art contemporain, notamment à la peinture et ce qui concerne ses rapports avec l'écriture. De 1981 à 1985, j'ai animé une revue d'art contemporain en région Centre qui s'appelait ICI ET LA. J'élargis depuis quelques temps mes centres d'intérêt à tout ce qui concerne l'image. Avec une collègue de philo, nous menons depuis quatre ans une activité qui consiste à mettre les élèves en rapport avec des œuvres et des artistes contemporains.

- Cette démarche originale se retrouve dans votre projet Internet ?

- Nous proposons une revue virtuelle qui se veut une publication mettant en rapport l'écriture et l'image (http://www.imageimaginaire.fr.fm/) et qui publie des textes d'origine de statuts génériques différents : textes écrits par des élèves (secondes, première, terminales d'une part (je signale notamment la belle nouvelle écrite par Maud et inspirée par un tableau de Pissaro et l'étude de L'Oeuvre de Zola que nous avons menée cette année (http://www.multimania.com/imageimagine/maud_nouvelle.htm) et des écrivains ou critiques d'autre part. Ainsi : dans le numéro actuel, Pierre Bergounioux, (http://www.multimania.com/imageimagine/bergounioux_rose.htm) dont nous publions la première page de La Maison Rose avec la photographie du baptême de l'écrivain, ce qui ne manque pas d'intérêt pour comprendre comment s'élabore le texte et comment il transpose le réel.

Michel Butor (http://www.multimania.com/imageimagine/jardin_catalan.htm) extrait d'un texte inspiré par les peintures de Georges Badin dont le lycée a organisé une exposition à Bourges Robert Marteau qui notamment nous a permis de publier un texte lumineux sur la jeune fille au turban de Vermeer (http://www.multimania.com/imageimagine/marteau_vermer.htm) Ces textes sont soit des textes de création ayant un rapport avec des peintures ou des photographies, soit des analyses de type "critique d'art" et nous avons ouvert une rubrique "jeune critique d'art" avec un texte d'un ancien élève de Françoise Chatelain sur Delvaux (http://www.multimania.com/imageimagine/jeune_critic_delvaux.htm) et un texte d'un élève de terminale sur "Nature morte aux Aubergines de Matisse" (http://www.multimania.com/imageimagine/cyril_aubergin.htm).

La revue doit aussi permettre de faire connaissance avec le travail d'artistes contemporains avec la rubrique Galerie virtuelle (http://www.multimania.com/imageimagine/courtois/courtois.htm).

- Pourquoi vous faites tout cela ?

- Je fais ça d'abord parce que j'ai envie d'associer mes élèves de façon active à ce qui compte pour moi, la peinture, avec la quelle ils n'ont guère l'occasion d'avoir des contacts. Dans mon travail de prof, je ne me satisfais pas de la dimension "scolastique" de notre enseignement. Je sais que c'est un sujet hautement polémique et que cela va faire grincer les dents de ceux qui veulent "sauver les lettres" mais j'avoue que l'apprentissage de la dissertation ne suffit pas à combler mes aspirations pédagogiques. Je considère que notre enseignement est beaucoup trop coupé du sensible et de l'imaginaire, donc j'essaye autant que faire se peut de mettre les élèves en contact avec le sensible, les invitant à leur tour à développer ce rapport au sensible par l'imaginaire notamment. Je n'ai pas l'impression, selon une formule qui fait florès actuellement, que c'est en "rabattre sur les exigences" car l'analyse précise d'un tableau demande de grandes qualités et capacités et suppose que se développe un vocabulaire spécifique et une rhétorique appropriée. C'est en donnant des outils langagiers pour savoir "comment en parler" que l'on permet l'appropriation culturelle des images. En quoi je me sens tout-à-fait dans mon rôle d'enseignant de français quand j'invite les élèves à partir de l'image. Par aileurs le fait que des textes d'écrivains accompagnent les textes des élèves me paraît important :
c'est une manière de valoriser le travail des élèves et aussi une façon de leur faire connaître certains textes contemporains. Le projet est né d'un atelier d'écriture qui s'est fait l'année dernière autour d'une exposition de quelques artistes et l'idée est venue de publier cela sur Internet, ce qui est beaucoup moins problématique qu'une publication papier.

- Comment organisez-vous ce travail d'écriture ?

- Le processus d'écriture chez les élèves est le suivant : je leur propose des images, par exemple des peintures de Badin sur papier ou des photographies de Claude Lévêque. Nous essayons de comprendre ces œuvres, je donne quelques pistes et tel élève choisit une œuvre particulière qui va être le support de son texte. Puis les élèves me donnent leurs textes sur disquette et après les avoir lus, je suscite parfois quelques modifications. Les élèves n'ont guère de part à la réalisation technique du site. On me l'a reproché, au motif qu'il serait mieux qu'ils réalisent la choses de A à Z. Je n'en disconviens pas mais il faut bien reconnaître, n'en déplaise aux fanatiques des Tice, que cet aspect ne passionne guère mes élèves.

Internet n'est pas une fin en soi, c'est juste un moyen de valoriser leur production Et surtout, je n'ai eu cette année aucun créneau horaire qui aurait permis de former les élèves à la mise en œuvre technique.
Ceci pour dire que pour le moment, à part quelques encouragements, notamment de Danièle Valentin du bureau des technologies de l'enseignement et de Christian Barbe, notre IPR, nous n'avons aucune aide institutionnelle pour mener cette activité d'écriture et d'édition. Nous espérons l'ouverture d'un atelier d'expression artistique...
Il faut dire que l'accueil que nous réservent les artistes est un vrai encouragement Ceux avec qui nous travaillons nous ont généreusement permis de publier leur œuvres sans avoir à payer de droits. Ils ont été jusqu'à donner aux élèves certains dessins sur lesquels ils avaient écrit. Les peintres (Olive) Dupont et Georges Badin ont même donné chacun une grande toile au lycée. Michel Butor nous autorise à publier l'intégralité du Jardin Catalan. Accueil chaleureux de Pierre Bergounioux et Robert Marteau. Donc générosité et enthousiasme du côté des créateurs et, disons...prudence du côté de l'institution.

- Quels projets pour l'avenir ?

- Avec l'ouverture de l'atelier d'expression artistique sur lequel nous comptons, nous pensons qu'il sera possible d'affiner notre activité et d'organiser un véritable atelier d'écriture, plus méthodique. L'intervention du peintre (Olive) Dupont qui devrait faire travailler les élèves va permettre aussi de publier des travaux de création plastique qui à leur tour pourront solliciter l'écriture.

Par ailleurs, nous avons le projet de publier dans image/imaginaire, avec l'aide des artistes, une véritable banque d'image dans le domaine de l'art contemporain qui pourrait servir de support à l'écriture pour d'autres classes d'autres établissements avec lesquels nous correspondrions sur Internet . Nous nous en expliquerons dans le prochain numéro.

Enfin, nous allons inaugurer une tribune sur le rôle de l'image dans l'enseignement, chez les écrivains, dans l'environnement social, en proposant des entretiens à différents intervenants. Le premier entretien sera avec Michel Butor et nous lui demanderons notamment la place que tient la peinture dans son travail d'écrivain. Prochaine actualisation de la revue courant Juin.

Christian Perrier, animateur d'image/imaginaire

Contact : imageimaginare@fr.fm

  

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NOUS Y ÉTIONS
FIED 2000

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Les ateliers "FIED 2000" (Forum Intelligence Economique et Développement) rassemblaient les 28 et 29 avril à Paris des Africains et des spécialistes de l'Afrique ou de l'Intelligence économique (entreprises, universitaires, presse spécialisée, Banque Mondiale ...). Le général GUYAUX, professeur à l'université de Marne-La-Vallée et ancien de la DST, et l'ambassadrice du Niger en France, représentant informellement ses " collègues " d'Afrique Francophone ont été particulièrement actifs.

Pour l'organisateur, SOPEL INTERNATIONAL, "premier organisme francophone d'IE" (sopel@aol.com), il s'agissait de mobiliser l'ensemble de la diaspora africaine et francophone, acteurs privés et publics , à l'Intelligence Économique et de leur exposer les moyens français dans ce domaine.

Les interventions et discussions géopolitiques ont développé l'idée que la guerre froide avait été remplacée par une rivalité ("pas une guerre") entre entreprises, souvent soutenues par leurs États respectifs ("adversaires, pas ennemis"). Les moyens "de renseignement" et notamment d'écoute qui visaient les pays communistes sont maintenant reconvertis en faveur des entreprises, en France comme ailleurs, mais surtout chez les Anglo-saxons. Chez ces derniers, le poids des Anglais, jadis prépondérant (arrivée chez eux des principaux câbles téléphoniques transatlantiques, implantations dans leur empire) est maintenant réduit par rapport à celui de leurs associés américains "à la suite des succès du KGB contre le M 16 et de la montée du rôle des satellites".

L'actuel réseau "échelon" est la partie la plus connue de cette collaboration. Les renseignements de ce réseau d'écoute bénéficient bien entendu en priorité à ses opérateurs, mais sont redistribués (en partie ?) à tous les alliés (pour la France, en échange des données de notre plus modeste réseau ex-impérial). Notre pays aurait ainsi bénéficié d'une écoute britannique pour l'attentat préparé par un GIA contre le Paris-Dakar au Niger.

Les interventions plus pratiques ont exposé les méthodes de collecte des données ("90% sont déjà dans l'entreprise, mais où ?"), ainsi que les filières de formation française proposées aux Africains, en standard comme en "sur mesure", notamment par l'Université des Sciences et technologies de Lille. Elles ont également porté sur les logiciels de tri automatique de données. Il s'agit de sélectionner dans l'immense masse de rassemblée ce qui mérite d'être examiné par des humains au courant du contexte.

Dans un domaine voisin, un représentant de "Pressed" (http://www.pressed.fr) a exposé l'esprit de son journal qui rassemble et surtout trie les données francophones (AFP, presse). Enfin les méthodes et logiciels français de cryptage ou de "défense" des contenus d'ordinateurs ont été exposées et chacun a compris que leur nationalité n'était pas neutre.

A cette occasion a rebondi l'éternelle discussion sur les NTIC, chance ou handicap supplémentaire pour l'Afrique.

(fin de la première partie)

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Prochain numéro le 1er juin 2000.

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(30/05/00)