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Les Bonnes Adresses de l'EPI :

L'association Enseignement Public et Informatique
 
 

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Le B.O. du 20 janvier le confirme : dès la rentrée 2000 les lycéens prépareront les premiers "Travaux Personnels Encadrés".

Bernard Toulemonde, le directeur de l'enseignement scolaire, y voit une des trois grandes innovations pédagogiques de la réforme des lycées : "ces TPE vont considérablement changer les habitudes à l'intérieur de nos lycées".

En effet les TPE innovent sur bien des points par rapport aux pratiques pédagogiques. D'abord par leur caractère interdisciplinaire : ils associent obligatoirement au minimum deux enseignants de disciplines différentes et incitent (pour ne pas dire obligent) au travail d'équipe.

Ensuite parce qu'ils se situent dans une démarche pédagogique de projet qui considère la progression de chaque élève individuellement. Ainsi chaque lycéen remplira un "carnet de bord" qui sera la mémoire de sa réflexion et de son cheminement et pourra devenir, lors du suivi pédagogique, un formidable outil éducatif.

Pour réaliser leur TPE les élèves et les enseignants seront invités à utiliser les TIC aussi bien pour chercher l'information que pour élaborer le document final. Le B.O. appelle à une mobilisation des personnes ressources afin d'aider les uns et les autres à découvrir et utiliser ces outils.

Dernier aspect novateur : l'administration entend laisser une certaine liberté dans la mise en place des TPE. Enseignants et élèves pourront définir des thèmes précis. La reconnaissance de ces travaux au bac reste à définir et même le mode d'évaluation par l'équipe pédagogique reste assez flou.

Les TPE se situent dans une évolution continue de l'enseignement secondaire qui a vu entrer le travail d'équipe et la pédagogie de projet au collège (par les "parcours diversifiés" par exemple). Mais, pour le lycée, voilà bien des bouleversements et dans un délai bien court. Des collègues s'interrogent. Comment améliorer rapidement les capacités documentaires des établissements ? Comment permettre, en quelques mois, à la fois l'information et la formation des enseignants concernés ?

On mise sur "une liaison constante avec la base" pour assurer le succès des TPE. Sans doute sera-t-elle nécessaire pour faire évoluer les pratiques.
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/3/ensel.htm
http://www.educnet.education.fr/ecjs/form/index.htm

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- Rentrée 2000

Le B.O. du 20 janvier publie un document de préparation de la rentrée 2000 pour les écoles, les collèges et les lycées. A l'école, l'enseignement d'une langue étrangère sera généralisée aux classes de CM2. La globalisation des horaires sera encouragée. En collège, en 6ème, l'ancien dispositif de consolidation est remplacé par des heures de remise à niveau qui pourront être étendues en 5ème. En 4ème, à l'image des "parcours diversifiés" sont mis en place des "travaux croisés", obligatoires pour tous les élèves et associant au minimum deux disciplines. En 4ème également seront développés les "groupes nouvelles technologies appliquées". En lycée général, la principale innovation consiste dans la mise en place des travaux personnels encadrés" (TPE). Les élèves réaliseront des travaux personnels relevant des programmes de deux disciplines dominantes de la série en s'appuyant sur les ressources documentaires et humaines de l'établissement. De nouveaux programmes seront publiés pour la rentrée 2000. C'est le cas en seconde pour la physique-chimie, les maths, S.V.T., le Français, les enseignements de détermination technologique (informatique de gestion et communication, systèmes automatisés, informatique et électronique en sciences physiques, productique) ainsi que pour les enseignements artistiques. L'ECJS sera prolongée en première. En première sont attendus de nouveaux programmes en maths (série L) ainsi que pour les enseignements scientifiques (séries L et ES).
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/3/ensel.htm

- Mouvement

La page SIAM est ouverte et permet de s'informer, de saisir une demande de mutation et de la suivre.
http://www.education.gouv.fr/personnel/siam/2000/defaultb.htm

- Postes

La ministère communique le nombre de postes mis aux concours : 19 830 cette année avec un effort particulier pour les SVT et l'espagnol.
http://www.education.gouv.fr/discours/2000/recrut.htm

- Guide juridique

Le site Educnet publie plusieurs pages de conseils juridiques à destination des enseignants. Elles seront sans aucun doute fort utiles comme le montre un récent incident sur une liste de diffusion pédagogique.
http://www.educnet.education.fr/juri/default.htm
http://perso.micro-video.fr/jamet/tecnet/

- EPI.Net

Vous appréciez EPI.Net ? EPI.Net reste gratuit. Mais aidez-nous à maintenir et développer ce magazine électronique en adhérant à l'association (60 F) ou en vous abonnant à la Revue de l'E.P.I. (180 F les 4 numéros de 240 pages) ou en abonnant votre établissement (240 F, 4 numéros par an).Votre aide nous est vraiment nécessaire.

- Troisième trimestre

Le B.O. du 27 janvier précise la date des conseils de classe du 3ème trimestre en collège afin que l'année scolaire dure bien jusqu'à la fin de l'année scolaire...
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/4/ensel.htm

- Illettrisme

Un rapport recense les travaux et les organismes de lutte contre l'illettrisme.
http://www.travail.gouv.fr/publications/picts/titres/titre992/integral/Rep.recherche99.pdf

- C.P.E.

Le 9 février, les CDDP du Var et des Alpes-Maritimes organisent une journée à destination des CPE : "Le CPE, réflexions autour d'une identité professionnelle". Après avoir écouté des intervenants de qualité (G. Septours, J.-C. Amsallem, L. Jacquard, J. Berenguier, J.-C. Hubi), les stagiaires pourront découvrir des outils logiciels facilitant la gestion de la vie scolaire. contacts : cddp06@ac-nice.fr ou cddp83@ac-nice.fr

- Etranger

Les caractéristiques des établissements scolaires français à l'étranger sont disponibles sur le site de l'AEFE. Pour chacun sont communiqués les tarifs, les effectifs élèves et enseignants, les formations.
http://www.aefe.diplomatie.fr/aefe/Agence.nsf/Recherches?OpenForm

- Loi sur la communication

Le projet de loi sur la liberté de communication a été examinée par le Sénat.
http://www.senat.fr/leg/legencours.html#audiovisuel
http://www.senat.fr/rap/a99-161/a99-161.html

- Virus

Un nouveau virus circule actuellement par courrier électronique : il s'agit de KakWorm. Il se diffuse par Outlook Express grâce à sa capacité à se joindre à chaque message via la fonction de signature de ce logiciel. La seule lecture du message permet au virus d'infecter le système. Ses effets sont limités : le premier jour du mois à 17 heures, il affiche un message "Anti-Kro$oft" et relance Windows.
http://www.symantec.com/avcenter/venc/data/wscript.kakworm.html

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Coorganisées par l'IUFM de Toulouse et l'IUFM de Limoges grâce au CERFI, leur structure de recherche commune récemment créée, ces journées se sont tenues à Foix à la suite (avec une journée commune) des journées SVT/TICE des 26 et 17 janvier. Axées et structurées par le titre "Produire des ressources pour l'enseignement, de l'école à l'université", ces journées ont permis à ses participants de nombreux échanges, alimentés par :

-36 communications organisée en 4 ateliers parallèles, -une conférence dans laquelle Monique LINARD offrit brillamment un "cadre théorique pour une conception raisonnée des dispositifs d'apprentissage", - des ateliers de pratiques, des stands d'exposition et de démonstration, - des rencontres avec les éditeurs et industriels du logiciel présents, le ministère (Direction de la Technologie), les acteurs institutionnels (CRDP, CNES, ...) - deux tables rondes rassemblant éditeurs, fournisseurs, responsables ministériels.

Les actes sont disponibles sur CDROM et un suivi est prévu sur Internet (d'ici aux 3èmes journées de l'innovation en janvier 2001) ; voir :
http://www.toulouse.iufm.fr/Recherch/jiweb/sommaire.htm

J'en retiens personnellement l'impression d'un large consensus centré sur :
- les idées piagétiennes et celles de S. Papert (qu'un intervenant a, en faisant un joke involontaire mais révélateur, rebaptisé Sigmund !),
- la mutualisation dans le respect des différences : culturelles (le choix de Foix était volontaire et symbolique), techniques (Apple était très présent), d'âge (on pouvait rencontrer la jeune association AN@E dont l'action commence dès la maternelle)
mais aussi l'émergence de questions nouvelles ou tout du moins récemment reconnues comme de "vraies" questions :
- en ce qui concerne le travail d'édition (table ronde du samedi sur LES logiques éditoriales), les questions de droit...
- en ce qui concerne la reconnaissance du travail des auteurs-acteurs, que M le Directeur de l'IUFM de Toulouse a tenu a remercier en les comparant aux révolutionnaires fondateurs de notre République...

Paul Delannoy
LIUM Le Mans
delannoy@univ-lemans.fr

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Utiliser les spécificités culturelles et historiques de la région pour faire réaliser par des élèves de BEP des pages web sur la Normandie.

Acteurs du projet :
- Le professeur de Lettres-Histoire (L.Morice)
- Le professeur de Maths-Sciences (P.Lambert)
- Le documentaliste (J.P Jacquel)

Intervenant extérieur :
- formateur NTIC (K.Dubost)

1. Les objectifs pédagogiques de l'action

Le projet a été mis en œuvre pour des élèves de secondes professionnelles Maintenance des Véhicules Automobiles (MVA). L'objectif qui leur a été donné est de créer des pages web, par groupe de 3, sur un écrivain normand.

Le but principal n'était pas de savoir tirer toute la "quintessence" d'internet, et en particulier de savoir utiliser parfaitement un moteur de recherche. C'est pourquoi il a été distribué à chaque élève un document support avec le planning des séances, les consignes de travail et les sites à consulter.

Les objectifs pédagogiques étaient de développer les capacités transversales (s'informer, réaliser, apprécier, rendre compte), en se basant sur les référentiels et en particulier sur celui de lettres-histoire.

Néanmoins, bon nombre de compétences acquises sont, bien sûr, liées à l'outil informatique :
- connaître les termes usuels du net (URL, lien hypertexte, email...)
- être capable de naviguer sur internet
- être capable de "copier-coller" des textes ou des images
- être capable d'utiliser un éditeur HTML (ici Netscape Composer)

2. Spécificités de l'action

L'ensemble de cette réalisation a été planifié sur 8 semaines, sur les heures de module des deux enseignants participants, à l'exception de la première séance qui a fait l'objet d'un emploi de temps particulier en raison de l'intervention de K.Dubost, alors formateur NTIC à l'IUFM de Paris. Ce dernier est venu à titre bénévole et amical pour présenter aux élèves Internet, son historique, son fonctionnement, ses us et coutumes, etc...(1h30), et encadrer les groupes pendant la première séance d'informatique (2x2h). Cette "journée particulière" a été très vivement appréciée (malgré quelques problèmes de routeur qui ont perturbé les séances de surf...), comme l'atteste les résultats du sondage qui a été fait auprès des élèves :

- 15 % ont trouvé l'intervention "super!"
- 65 % l'ont trouvée "instructive"
soit 80 % de satisfaits.

Les autres avis sont partagés entre :

- "bôf..." pour 15 %
- "confus" pour 4%
- "au secours!!" pour 1%

Les autres séances ont été planifiées ainsi :
- Présentation et utilisation du CDI 2x1h
- Recherche documentaire au CDI 2x2h
- Recherche documentaire sur Internet 2x2h
- Mise en forme des documents 2x1h
- Saisie des documents 2x3h

3. Fiche de Scénario

S'inspirant des travaux du Canadien Robert Bibeau,
http://vitrine.ntic.org/vitrine/veille/textes/BIBscenario.html l'équipe a rédigé une "fiche de scénario" qui a servi de support tout au long de l'action :

A/ Description de l'activité
B/ Extraits du référentiel
C/ Objectifs spécifiques de l'activité
D/ Matériel didactique nécessaire
E/ Planning prévisionnel de l'action
F/ Evaluation
G/ Réinvestissement possible

Les détails de cette fiche sont disponibles à :
http://www.ac-rouen.fr/lycees/modeste-leroy/ressources/modules/projet_internet/page2.htm

4. Les productions

Bien que non terminées (les pages sont en cours de correction), les pages des élèves sont en ligne depuis le 28/01/00 sur le site du lycée :
http://www.ac-rouen.fr/lycees/modeste-leroy/ressources/modules/projet_internet/ecrivains.html

5. Les difficultés rencontrées

Notre première difficulté est très spécifique à notre établissement. En effet, une fermeture de section au mois d'octobre a occasionné la mutation précipitée d'un de nos collègues d'enseignement professionnel qui devait participer au projet. Une refonte des emplois du temps a du être effectuée, et les heures de modules ont été déplacées à des créneaux horaires peu favorables... Il n'est pas facile de faire travailler des élèves qui ont déjà 6 heures d'atelier à leur actif... Fatigue, documents souvent oubliés, n'ont pas permis de "rentabiliser" pleinement les travaux.

Nous nous sommes aperçus aussi qu'une ou deux séances supplémentaires sur l'utilisation de l'ordinateur serait nécessaire.

- Qu'est-ce qu'une arborescence ? Comment s'y retrouver ?
- Comment créer un dossier ?
- ... Comment fonctionne Windows ?!!
- ou tout simplement savoir utiliser un clavier !!

En effet, certains élèves n'ont jamais voulu taper de texte.

Le nombre de 3 élèves par groupe de travail n'a pas été le plus judicieux. Pour la répartition des tâches, et les recherches au CDI, c'est très bien... mais sur les ordinateurs, c'est moins heureux !

6. Conclusion

Il ne nous est pas encore possible de faire un bilan définitif de ce travail. Des retards ont été pris pour diverses raisons indépendantes de notre volonté, et nous n'avons pas encore assez de recul pour pleinement apprécier l'efficacité ou non de ce projet.

Les élèves ont besoin pour l'instant de changer un peu de registre, et nous allons leur permettre, pour une séance ou deux, d'utiliser internet de façon plus "ludique". Nous espérons que la mise en ligne de leurs pages, et les réactions extérieures qu'elles pourront susciter, vont leur inspirer de la fierté et une motivation qui permettront de poursuivre.

En effet, est maintenant prévu de leur faire réaliser un "quizz" (à l'aide de HOT POTATOES) sur les écrivains étudiés.

Pascale Lambert-Charreteur
mailto:lambertp@club-internet.fr

CROC'Sciences : net.magazine de la pédagogie des sciences
http://www.franco-science.org/crocsciences
Page perso : http://perso.club-internet.fr/lambertp

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Les lecteurs de la Revue de l'EPI connaissent Franck Sérusclat, Sénateur honoraire du Rhône, fin connaisseur de l'École comme maire, élu local et parlementaire. Nous avons présenté dans le numéro 87 de septembre 97 son rapport sur "les nouvelles techniques d'information et de communication : de l'élève au citoyen" dans lequel il analyse lucidement l'état des NTIC dans le système éducatif.

Dans cet ouvrage il s'appuie sur ce rapport et sur les nombreux témoignages recueillis sur Internet pour son élaboration. Dès l'avant-propos le ton est donné : "La maîtrise de leur usage (celui des NTIC) dans les établissements scolaires devient une obligation qui ne souffre plus d'attente frileuse ; ministres d'abord, inspecteurs généraux ensuite, puis l'ensemble des intervenants de tous grades, de toutes qualifications en fonction dans les lieux scolaires de tous les niveaux, ont à prendre des décisions et à entrer en action."

Dans le premier chapitre, il retrace à grands traits l'histoire de l'école telle que nous la connaissons actuellement : "instruction, du temps de Jules Ferry, éducation, depuis quelques décennies, les missions de l'école sont étroitement liées aux conditions sociales et politiques, mais aussi techniques d'une époque."

Le chapitre 2 est un bref historique des hauts et des bas de l'informatique à l'école depuis le fameux colloque de l'OCDE en mars 70 jusqu'au plan Allègre. Il développe notamment les nombreux obstacles signalés par les personnes ayant répondu au forum "Apprentic" sur le site du Sénat lors de la préparation du rapport précité : inquiétude et crainte de paraître maladroit et ignorant devant les élèves (on ne le dira jamais assez), technophobie parfois, manque de matériels, difficultés de maintenance, absence de personnes-ressources et d'animateurs, coût des communications téléphoniques, manque de logiciels répondant aux besoins réels, insuffisance de formation... Bref, la liste habituelle, mais il est intéressant qu'elle soit perçue et rapportée par un parlementaire.

Dans le chapitre 3, l'auteur analyse les leçons de l'audiovisuel à l'école. Comme pour l'ordinateur (le tout numérique maintenant les rapproche) tout un ensemble de raisons explique le bilan mitigé. Et pourtant, comment l'école pourrait-elle rester à l'écart de ces technologies sans se renier elle même ?

Au chapitre 4, Franck Sérusclat pose la question essentielle, celle des finalités : "des outils numériques pour quoi faire ?" S'appuyant sur des correspondances avec des écoles, sur le dossier E.P.I. "l'informatique à l'école primaire" et sur les réponses au forum "Apprentic", il dégage un premier constat très important que nous approuvons sans réserve : dans tous les ordres d'enseignement et dans toutes les disciplines la pratique des Technologies de l'Information et de la Communication doit reposer sur des usages finalisés. Il n'est pas question d'utiliser les NTIC sous prétexte qu'elles existent mais parce qu'elles répondent à des besoins et à des objectifs éducatifs définis en amont. Il n'est pas question de développer ici les différents exemples pris par l'auteur de l'école maternelle au lycée. Nous laissons au lecteur le soin de les découvrir. Franck Sérusclat, à l'évidence, est frappé par le côté kaléidoscopique de ces pratiques reposant sur des enseignants enthousiastes mais très minoritaires et insuffisamment portés par une démarche globalisante du Ministère. Une des raisons est probablement à rechercher du côté des programmes d'enseignement qui - sauf exceptions heureuses - sont silencieux sur les NTIC. Mais ce serait en train de changer.

Vers une nouvelle pédagogie (chapitre 5). Franck Sérusclat parcourt les écoles (surtout) et les établissements (essentiellement d'enseignement général) où il rencontre de nouvelles démarches, de nouvelles approches bénéfiques aux élèves, valorisantes pour les enseignants et le système éducatif. Il tient néanmoins à faire état des risques et inquiétudes exprimées par beaucoup. Ces interrogations sont respectables et doivent être entendues, mais le maire de Saint-Fons demande à nouveau avec conviction que l'école ne se coupe pas de son environnement, elle doit saisir la chance que lui offrent les outils numériques.

Chapitre 6 et conclusion sont les plus polémiques : "Il est temps d'agir... Il ne serait pas raisonnable de laisser uniquement à la bonne volonté, aux astuces et débrouillardises des plus volontaires, le développement et la mise en pratique des applications et des apprentissages de ces outils numériques", et plus loin, soucieux d'égalité : "Les années vont passer et l'attente des uns par rapport à des facilités offertes à d'autres m'inquiète et même m'exaspère. Parce savoir c'est maîtriser, n'attendons pas d'avantage pour créer les conditions de formation à l'utilisation de l'ordinateur. Ne créons pas les analphabètes de l'ordinateur, mais donnons à chaque enfant les moyens de maîtriser intelligemment et avec discernement l'outil informatique." Le maire transparaît souvent sous l'auteur, ainsi : "Un gouvernement qui se réfugierait dans le principe que cet équipement (celui des écoles et établissements) est à la charge des communes et autres collectivités locales, commettrait une faute, à mon avis." Mais les responsabilités sont largement partagées : "Reconnaître les priorités, faire des choix utiles opportunément sont les qualités que doivent avoir les responsables chargés de l'évolution constante d'une société. Elus locaux à tous les niveaux de décision, parlementaires comme ministres failliraient à leurs fonctions s'ils restaient en attente ou indifférents." Ce n'est heureusement pas le cas.

Un livre vivifiant et finalement optimiste. Le système éducatif a montré à maintes reprises ses capacités d'évolution. Les NTIC ne feront pas exception.

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Ce rapport est le résultat d'une enquête d'un groupe d'inspecteurs généraux assistés d'IA-IPR et d'IEN : enquête dans les académies, dans les écoles, collèges et lycées ; observations par discipline et spécialité ; observations en ligne des serveurs académiques et d'écoles et établissements scolaires. L'enseignement supérieur et les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres ne faisaient pas partie du champ de l'enquête. Le rôle fondamental des I.U.F.M. dans la formation des enseignants à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication n'est donc pas abordé.

Le rapport proprement dit comporte 20 pages plus 4 pages qui résument l'ensemble des recommandations faites par les rapporteurs. L'annexe 1, importante par son contenu et son volume (52 pages), regroupe les contributions des groupes permanents de l'Inspection générale discipline par discipline. C'est très intéressant mais impossible de résumer ici. Nous espérons que ce rapport et ses annexes seront bientôt publiés notamment sur Internet.

Pour ce qui concerne le rapport proprement dit, il s'articule sur cinq domaines importants : les pratiques pédagogiques, les équipements, les structures et les personnes, les questions juridiques et déontologiques.

Les pratiques pédagogiques : L'enquête fait apparaître, ce qui ne nous surprend pas, une hétérogénéité dans le calendrier des équipements et dans les pratiques pédagogiques. Le clivage reste grand entre les enseignants utilisateurs et les autres. Les programmes d'enseignement ne sont pas ou pas assez explicites, pas plus que ne sont explicitées les compétences attendus des élèves et les modalités d'évaluation de ces compétences et connaissances notamment au baccalauréat. Des recommandations précises sont faites pour ces deux derniers points.

Globalement, l'utilisation d'Internet par les enseignants pour leur propre travail est encore minoritaire, d'autant qu'ils le font le plus souvent à domicile et à leurs frais. "toutes les mesures destinées à favoriser (ce travail personnel) auront des conséquences positives." L'Inspection générale salue au passage l'immense travail réalisé par des collègues et par "des associations" (sans citer l'E.P.I. avec laquelle elle partage à l'évidence nombre d'analyses) pour créer des sites rendant service aux enseignants et au système éducatif dans son ensemble. L'IGEN n'oublie pas, à juste titre, les sites institutionnels malheureusement ignorés par une proportion non négligeable des enseignants interrogés. Elle est visiblement préoccupée par la prolifération de sites commerciaux "qui parfois correspondent d'avantage aux attentes des enseignants (voilà qui mériterait explication...) qu'à la volonté de mettre en œuvre les recommandations institutionnelles." L'IGEN prône clairement - et nous nous en réjouissons - la production de documents de qualité par le Service public grâce à des enseignants rémunérés à cet effet "Une politique de production claire doit être définie et mise en œuvre, s'appuyant sur les cahiers des charges du type de ceux actuellement élaborés par la direction de la technologie." Ces documents seraient mis en ligne après "un niveau de validation" clairement explicité. Pourquoi pas, à condition que les critères soient clairs et la concertation effective ?

Pour ce qui concerne l'utilisation en classe par les élèves : l'argument de "motivation des élèves" fréquemment entendu ne suffit pas, encore faut-il que le travail sur Internet soit structuré, rigoureux, bien maîtrisé. Le rôle d'un documentaliste formé et compétent donne au CDI une place fondamentale, mais, là aussi, les situations sont très inégales. Et pourtant, le CDI est un lieu privilégié pour l'usage des T.I.C. qui doit "jouer pleinement son rôle" dans l'établissement. Il convient de "Former systématiquement les enseignants-documentalistes." Les situations sont également très inégales dans les collèges à propos de la technologie sur laquelle l'Inspection ne s'étend pas.

Le rapport souligne le peu de pratiques vraiment nouvelles . Il faut dire que la structure classe, les emplois du temps, les rythmes scolaires pèsent lourd dans la conservation d'un enseignement de type traditionnel. L'enseignement "frontal" (quel joli mot !) aurait-il encore de beaux jours devant lui ? L'Inspection propose d' "Expérimenter dans un nombre significatif d'écoles, de collèges et de lycées une diversification de la durée des séquences pédagogiques, des rythmes scolaires, de la structuration et de l'encadrement des groupes d'élèves au cours du temps (journée, semaine, période de six semaines). "

La correspondance par messagerie : dans tous les cas jugés intéressants par l'inspection, les messages finalisés sont soigneusement préparés, élaborés, corrigés ; maîtrise de la langue et travail rigoureux sur les contenus se complètent, guidés par l'enseignant "médiateur de l'accès au savoir et à la formation." L'IGEN est plus sévère pour ce qui concerne la pratique du Web : "peu d'utilisations pertinentes de recherche de documents sur la toile par les élèves sont observées." Dans tous les cas jugés pertinents, la recherche avait été préparée soigneusement par l'enseignant dans le cadre d'un travail pédagogique précis. Initiative et autonomie encadrées en quelque sorte. Il y a évidemment là matière à débat. L'inspection s'intéresse aussi - à juste titre - au problème de la validité des documents : "La formation des élèves à l'analyse de la validité des documents trouvés sur la toile est un élément crucial et une mission fondamentale du système éducatif." La création de sites d'école, de collège ou de lycée est a priori une activité formatrice les enseignants ne s'y sont d'ailleurs pas trompés : réflexion sur la cible, la nature du texte, goût du travail bien fait... il convient néanmoins d'expliciter quelques garde fous et notamment se demander si les compétences et connaissances acquises par les élèves sont à la mesure du temps et de l'énergie dépensés et répondent bien aux objectifs assignés au système éducatif. Mais, ces objectifs sont-ils clairement définis en amont ?

Les équipements : Pour les équipements des écoles, des collèges et des lycées les situations sont très hétérogènes (voilà un mot qui revient souvent). Il est bien évident qu'un seul ordinateur relié à Internet - c'est souvent le cas - ne saurait constituer un support d'utilisation pédagogique suffisant. L'IGEN fait quelques suggestions qu'on ne retrouve pas dans les "recommandations": réseau interne, prises Internet dans les salles, projection collective, équipements mobiles, salles spécialisées, etc. permettant la diversification des pratiques. Le lien étroit entre les équipements et les stratégies pédagogiques nécessite une forte implication du MENRT dans des structures de pilotage à tous les niveaux, national, régional, départemental. Pour ce qui concerne l'équipement des enseignants, le rapport insiste sur l'importance du travail de l'enseignant à domicile où il devrait disposer d'un ordinateur personnel considéré comme ordinateur de l'établissement et entrant donc dans le cadre de la licence de site. On peut lire dans le chapitre concernant les recommandations : "Poursuivre et diversifier les actions déjà entreprises pour que les enseignants disposent à terme d'un ordinateur personnel communicant, de préférence portable, et de logiciels leur permettant de préparer leur travail à domicile."

Les structures et les personnes : le rapport analyse les différentes structures académiques, départementales, locales. A ce dernier niveau il insiste sur le rôle "fondamental" des personnes-ressources. "Ce travail ne peut rester lié au seul enthousiasme ou militantisme pro-Tic des personnes considérées." Dans ses recommandations (chapitre 5), l'Inspection propose de : "Mieux définir institutionnellement le rôle des personnes-ressources" de "Mettre en place rapidement des mesures de reconnaissance institutionnelle de ce rôle, dont il serait très négatif à terme qu'il reste lié au seul enthousiasme bénévole" et de "Distinguer mieux les fonctions pédagogiques des fonctions liées à la technique." Comment ne pas souscrire ?

Les questions juridiques et déontologiques : il convient d'abord de respecter les textes en vigueur, textes généralement peu connus dans les établissements comme d'ailleurs hors du système éducatif. Chaque site devrait avoir un responsable pour affirmer la nature collective du site : "Le recteur, l'inspecteur d'académie, les chefs d'établissement et les directeurs d'école devraient donc avoir vocation à être responsables des sites académiques, départementaux, d'établissement ou d'école." Une réflexion particulière est nécessaire pour les journaux lycéens portés sur la toile et donc diffusés bien au delà de l'établissement. Une charte des sites existe dans la quasi totalité des académies ; ces chartes n'ont pas pour objet de décourager les initiatives mais permettent une réflexion sur la liberté d'expression en lui donnant un cadre nécessaire. L'utilisation par les élèves doit être réfléchie dans le cadre d'un travail scolaire même pris au sens large, ce n'est pas forcément la liberté de faire n'importe quoi. Il s'agit à notre connaissance de la première réflexion argumentée sur les problèmes déontologiques liés à la pratique d'Internet dans le système éducatif. Elle devrait lancer le débat.

Il y a dans ce rapport, et nous nous en réjouissons, nombre de propositions faites par l'E.P.I., certaines depuis de nombreuses années. Il est effectivement nécessaire de mettre les Technologies de l'Information et de la Communication au service des objectifs assignés en amont au système éducatif. Les T.I.C. ne sont pas une fin en soi. Dès 1990, l'assemblée générale de l'association demandait de "prévoir explicitement l'utilisation de l'outil informatique dans les programmes d'enseignement et dans les recommandations pédagogiques, de réexaminer les contenus et les méthodes d'enseignement."Elle demandait aussi, faut-il le rappeler, l'engagement des pouvoirs publics dans le domaine des logiciels et la création d'un atelier national logiciel chargé de la production et de la diffusion de produits répondant aux besoins exprimés des enseignants. Ces demandes ont été régulièrement rappelées et précisées au cours des années, notamment celles de "prévoir de très larges facilités pour l'achat de matériels et de logiciels par les enseignants et futurs enseignants" et celle de "créer une commission nationale des matériels" chargée de la veille technologique. Très tôt, l'E.P.I. s'est également préoccupée de "moyens d'animation dans les écoles et les établissements sans lesquels matériels et logiciels ne seront que très insuffisamment utilisés" (AG-1990). La préoccupation première de l'E.P.I. étant, on le sait, les formations initiales et continues des enseignants, hors du champ de ce rapport.

(Cette rubrique sera dorénavant présente dans chaque numéro d'EPI.Net. Elle rendra compte des ouvrages ainsi que des œuvres numériques (logiciels, cédéroms) relatifs aux TIC. Si vous souhaitez que nous rendions compte dans EPI.Net de vos publications, vous pouvez les adresser à F. Jarraud - EPI.Net, Association EPI, 13 rue du Jura, 75013 Paris, France)

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C'est en région parisienne que Serge Archimbaud enseigne le français. Son site "La classe virtuelle" (http://perso.club-internet.fr/archilam/homepage.htm) offre de nombreuses ressources aux élèves, aux enseignants ainsi qu'aux amoureux des textes.

- Serge, quelle est votre situation pédagogique actuelle ?

- J'enseigne le français en Sixième, Quatrième, Troisième et Seconde dans un établissement de banlieue parisienne.

- Vous utilisez les TIC en classe ?

- L'année dernière, j'enseignais le français (deux classes de Sixième et une Seconde) et le latin. Cela me permettait de travailler dans de meilleures conditions et d'intégrer les technologies nouvelles dans le cadre de mon enseignement ce qui n'a pas encore été vraiment possible cette année.

- Et en dehors de la classe ?

- Ne bénéficiant d'aucun soutien au sein de mon Établissement, j'ai décidé de réaliser à domicile et à mes frais, un site internet autour de l'enseignement du français. Il s'agit de "La Classe virtuelle de Serge Archimbaud" pour les collégiens, les lycéens, les collègues et les amateurs de textes. Le site a ouvert ses portes le 1er Avril dernier afin de récompenser les efforts des élèves dont j'ai tenu à valoriser les travaux. Cela a représenté beaucoup de travail. Numérisations, copies de disquettes, conversions Mac/PC et autres cuisines informatiques dont je me serais volontiers passé. L'éditorial de mon site donne un aperçu assez fidèle de cette première étape : http://perso.club-internet.fr/archilam/edito.htm

- Alors pas de projets pour cette année ?

- Si ! Je travaille actuellement sur deux projets multimédias. Le premier prendra la forme d'un ouvrage portant sur l'Enseignement du français et le multimédia dans les classes du Collège. Le second prendra la forme d'une participation à l'élaboration collective d'un cédérom qui se voudrait d'utilité pédagogique, sur le même thème. Je m'efforce, dans la mesure du possible, d'expérimenter certaines initiatives pédagogiques dans le cadre de mes propres cours. Après avoir fatigué mon Mac de bureau par des visites en classe qu'il n'a supporté que très modérément, j'ai fini par investir dans un modeste portable PC, compatibilité oblige, que je traîne parfois en classe et que je branche sur un téléviseur. Matériel acheté à titre personnel afin de réaliser des travaux qui n'auraient jamais vu le jour autrement. Mauvais exemple, donc.

- Comment voyez vous l'évolution des tice dans le système éducatif français ?

- De façon mitigée. En tant qu'acteur de l'évolution qui s'opère actuellement, je suis évidemment convaincu non seulement de l'intérêt des tice mais aussi de leur généralisation inéluctable dans un avenir proche. En tant que professeur de français, je ne puis que déplorer la lenteur avec laquelle cette révolution chemine dans l'esprit de la plupart de nos collègues de Lettres. L'outil informatique reste un frein considérable à l'autoformation permanente qui doit être le lot de chacun et les écarts se creusent à une vitesse affolante. J'assistai aujourd'hui même à une séance pathétique entre professeurs de français où l'une de mes collègues, de surcroît Responsable de Département, présentait la méthode Najac, dite des "spirales", à un auditoire poli et attentif, comme une méthode tellement efficace pour faire progresser nos élèves ! Ce qui a bien pu se passer depuis vingt ans que la méthode existe, nul, en revanche, ne s'en souciait. Tous les courriers que de mon côté j'avais à plusieurs reprises distribués pour proposer modestement et gracieusement une initiation aux tice restaient, quant à eux, lettre morte. Qu'on ne croie pas qu'il s'agit d'un cas isolé, bien au contraire. Ceux qu'on appelle dans leur Établissement avec une note, qui d'ironie, qui de mépris, les "Internautes" savent bien de quoi je parle.

- On sent beaucoup d'amertume dans vos propos. C'est un peu le sort des pionniers que de prêcher dans le vide : "Nul n'est prophète en son pays"... Quels sont pour vous les plus sérieux freins à l'intégration des TIC ?

- 1. Le hiatus entre les directions d'Etablissement et les enseignants. Les directions s'intéressent surtout à la vitrine que représente un Etablissement équipé. Les enseignants à l'utilisation pédagogique des outils multimédias. Sans partenariat concerté, l'intégration des TIC se limitera à l'importation d'équipement dont l'exploitation restera aléatoire.
2. La frilosité de certains enseignants.
3. Le manque de moyens financiers.
4. Le temps et la disponibilité que cela représente.

Serge ARCHIMBAUD Mèl : archilam@club-internet.fr
http://perso.club-internet.fr/archilam/homepage.htm

(fin de la première partie)

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